iles humaines
Christian Boscus
Les iles humaines
Nous venons de si loin… et ce qui nous arrive
Jailli de l’Océan, accoste sur nos rives
Parfois envahisseur, tsunami, petitesses
Souvent étourdissant, rires d’enfant, caresses
Force de vivre, élan du cœur, besoin d’amour.
Il fait si bon parfois, en nous et tout autour !
Combien rêvent en secret d’être des troubadours ?
Nous sommes des miracles aux sources du Probable !
Rien n’aurait pu prétendre dans l’incommensurable
Qu’une ile humaine, radeau de chair, neurones imbus
Puisse émerger des eaux avec au front un but :
Conquérir les espaces, s’approprier le temps
Et dominer en maître, ses frères les vivants.
Sur notre frêle esquif fouetté par les vents
Levant les yeux, nous ne voyons qu’un coin des cieux
Et nous n’apercevons qu’un horizon lointain.
Nous avons tout compris mais nous ne savons rien
Qu’est-ce que l’eau ? Nous expliquons, sombres terriens
Mais nous ignorons tout de sa nature profonde.
D’où vient-elle ? Qui est-elle ? Pourquoi ce monde ?
Dans le vaste infini, seuls les trous noirs répondent !
Quand ça arrive, contre mes rives, à la dérive
Je crie : mon dieu ! Mais pourquoi moi ? Je feins l’esquive.
Et je joue les savants, mieux encore, la victime.
-D’expliquer, de crier, de geindre est légitime…-
Et puis un jour naissant, en plein cœur de l’aurore
Quelqu’un, au creux de soi, un Autre qu’on ignore
Qui fait fît des tempêtes sans ignorer la mort
Montre son nez… Ah, te voilà ! Où étais-tu ?
J’étais là, près de toi… Tu étais plus obtus.
Lorsque je t’envoyais, pour te parler, un autre
Un mendiant, une belle, un prince ou un apôtre
Tu ne m’entendais pas, tu répondais : Oui… mais…
Jamais un Oui, un vrai, tu n’écoutais jamais…
Mettons-nous au travail ! Il est temps désormais
D’apprendre l’aïkido….
A méditer!
· Il y a presque 12 ans ·Frédéric Cogno