Imago

perthro

Quand je sens dans mes ailes que le vent devient tiède,

Je regarde vers le ciel pour demander de l'aide.

En l'absence de parole, je retourne vers le sol,

Je me pose sur un toit tout à coté de toi,

Je me pose, me repose et je fais une pause,

Je me pose sur un toit, tout à coté de toi.


Je me pose, me protège contre ta chrysalide,

Ton cocon de soie-grège, et malgré qu'il soit vide

Je me sens assurer, je me sens rassurer,

Je ne suis qu'un nigaud sans toi, mon imago,

Je fais n'importe quoi comme un je-ne-sais-quoi,

Je ne suis qu'un nigaud sans toi, mon imago.


Pourquoi suis-je sur terre si ce n'est pour aimer ?

Le reste est secondaire, à quoi bon s'animer ?

Car de la queue du paon à l'insecte rampant,

Tout est fait pour séduire, s'aimer, se reproduire,

Du plus petit phalène à l'immense baleine,

Tout est fait pour séduire, s'aimer, se reproduire.


Et comme deux flocons perdus parmi la neige,

Nos deux petits cocons de fibre de soie-grège

Se sont noués ensemble sur la branche qui tremble.

Que serai-je sans nous, qu'un lacet qu'on dénoue.

Et le vent peut souffler, peut siffler, peut gifler,

Que serai-je sans nous, qu'un lacet qu'on dénoue.


Que serai-je sans toi qu'une larve ambulante

Qui recherche son toit d'une évolution lente

Pour hiberner, passif, en attendant, naïf,

Que le temps soit meilleur sans le chercher ailleurs.

Mais à deux, on construit, on instruit, on produit,

Et le temps est meilleur sans le chercher ailleurs.

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