Impavide

immarcescible

Impavide : "Qui n'éprouve ou ne manifeste aucune crainte, aucune peur"

Un bateau.. Pas du genre paquebot, mais plutôt petit navire, la voile au vent. Je naviguais paisiblement quand une tempête s'est levée. Consumée violemment par un élan puissant, la lutte est vaine. Je ne parviens pas à fuir ton regard. On y est. Une année à attendre ce moment que j'imaginais trop utopique. Tu parles, tu te dévoiles, tu t'effondres au creux de mon épaule, et tes larmes se confondent aux miennes. L'étreinte est de plus en plus forte.

Que m'arrive t-il ? Je sens peu à peu l'intégralité de mon corps réagir. Ma peau frisonne, j'ai le souffle court, les joues creusées par des sillons de larmes. « C'est grâce à toi que je tiens Wendy » tes mots sont un ouragan, comme une vague d'électrochocs. Je ne contrôle plus mes réactions, ma vision se trouble de nouveau, je me sens tanguer, plus apte à tenir debout. Mais pourtant tu es là. La main sur mon visage, un léger sourire se dessine sur tes lèvres. La suite semble inévitable.

Et dans le brouhaha d'un baiser fougueux, chaotique et perdu dans une passion violente, tout devient plus clair. Ce feu ardent qui nous anime ne peut être que l'amour. Sensation nouvelle, impressionnante. Je reste pendant un bref instant impavide, amputée de toute peur, toute angoisse, comme si tout d'un coup, une sphère s'était créée autour de nous, nous coupant du monde, nous coupant du temps. Ma peau bouillonne quand tes ongles dessinent des ondulations délicieusement douloureuses dans mon dos, cet instant semble irréel. Mes papilles gustatives n'en veulent que plus quand je te sens vaciller sous les baisers qui dévastent ton cou. Je suis là, sens comme je t'aime. Comprends comme qu'il n'y a plus l'ombre d'un doute.

Et pourtant, je m'endors ce soir dans les bras de je ne sais quel abruti, un de ceux qui n'en veulent qu'à ton corps et que tu baises comme pour te salir volontairement pour avoir été trop faible, pour n'avoir pas pu rejeter ce sentiment dévastateur et incurable qu'est l'amour. Et toi, imperceptible toi, j'imagine que cet instant idyllique qui tourne en boucle dans ma boite crânienne n'est plus qu'un souvenir lointain. Dans quels draps es-tu, dans quels bras ? Me revoilà plus seule que jamais. Tout paraît fade. Tu tenais la mécanique et l'horloge de mon cœur entre tes mains et les traces de ton passage sont encore visibles dans le miroir.

Finalement, tu m'as sortie du vide pour me foutre dans le néant.

  • La dernière phrase nous envoie aussi dans le néant, comme une faux, un cri pour exprimer cette pénible douleur. C'est magnifique. Tragique, et fort. Mais j'adore. Bravo et merci pour ce moment à nous envoyer en l'air.

    · Il y a plus de 9 ans ·
    Img 3458

    mamzelle-plume

    • Sache que tout tes commentaires me touchent particulièrement. (Moi qui pensait supprimer la plupart de mes textes! )
      Merci pour ta lecture, vraiment.

      · Il y a plus de 9 ans ·
      Img 19482

      immarcescible

  • la phrase finale transcende le tout.

    · Il y a environ 10 ans ·
    Dsc04831 moi

    kikiss

  • j'aime beaucoup

    · Il y a environ 10 ans ·
    Dsc04831 moi

    kikiss

    • Heureuse que ça plaise, c'est un texte qui me tient vraiment à coeur ;)

      · Il y a environ 10 ans ·
      Img 19482

      immarcescible

Signaler ce texte