Incubus
srh
Dimanche, 16 Octobre 2026
21h37, Paris.
Submergée par l'intervention utopique de la pensée qui diverge, l'esprit sombre. Bien beau parfois, mais trop souvent à l'origine d'un trop-plein d'espérances.
Le constat est fait : nous méritons bien un coin de sourire.
Restons là, à laisser passer, observer, dans cet endroit où le temps s'arrête, où la B.O de notre vie est un jukebox personnel interminable.
Accompagnée, toujours, mais juste par distraction ou dans très peu de cas par amour. Je me délecte, laisse place au trou noir, puis je plonge dans ce tourbillon morbide. Toujours accompagnée, mais fois-ci c'est toi. Je ne me rappelle plus très bien si tu m'as poussé dans ce précipice ou si j'ai simplement pris ta main au vol. Ce que je sais, c'est que la chute n'en sera que plus majestueuse. Nous n'en sommes qu'au stade du brouillon, j'ai pourtant déjà noirci mes plus belles pages et usé mes plus belles plumes.
Jeudi, 21 Octobre, 2027
03h41, Seattle.
Je te dirais bien de t'en aller, mon coeur hurle ces mots, ma bouche elle les saignent. Je te dirais bien je t'aime, mais je m'égare. Dans cet absolu, le temps lui-même fuit, énervé, il pleure ses minutes et ses heures. Les mains rangées, les yeux pétillants, de belles tirades aux bords des lèvres, tu me charmes... tu me mens. L'horizon te fait peur mais tu promets, encore et toujours, l'attente se fait longue, et l'avenir, lui, il est bien trop précipité. Quant à Toi ! J'oublie les faux discours, je ne te dis pas que je crèverai pour toi, je ne peux pas, alors arrêtes de me vendre ta vie, je n'en veux pas.
Je n'oublie pas, cette foutu décadence d'esprit me hante tout comme ton profit me ronge. La liqueur ne fait plus autant d'effet au corps. À la recherche d'un nouveau stratagème, mais en vain. Implorant discrètement que tu ne me délaisses, je crie à cette délivrance pourtant.
La plume s'effrite, elle s'use, n'a plus d'envie, l'encre se perd.
Je t'attends aux portes du monde. Fais moi signe quand tu y seras.
Vendredi, 21 Octobre 2028
3h42, Orlando.
23h31 , je pense à toi comme je pensais à toi à 2h45 du matin, 13h02 ou même 18h27, le temps est long.. flemmard. L'avarice des sentiments ! J'ai perdu le mode d'emploi ! J'expire une dernière exaspération. 18 mois . Ma gorge s'irrite à chaque gorgée de souvenirs. Le retour en arrière m'est fatal, mais l'opération est indéniable, c'est fâcheux. Hier soir, ma gorge était nouée, mes mots bloqués, mon sourire figé. Je n'entendais plus rien, si ce n'est l'accélération de chaque battement de coeur après chaque bouffée d'air minime ingurgitée. L'air ! Il n'y avait que ce putain d'air que nous partagions cette fameuse soirée. Un manque de robustesse psychologique et de volonté surement. J'en viens à détester le conditionnel, commence à [re]vivre au passé, négligeant mon présent, abandonnant le futur.
Je n'appellerais pas ceci une réponse, mais un étalage vulgaire et spontané. L'émotion distante cache un mur concret.
You're not much of a reader, anyway.
Marrant, je reçois une notification de toi et vais sur ton profil, 1ère citation de William Blake alors que je songeais aujourd'hui aux Portes de la perception dont il fût l'inspirateur et ce texte alors que je faisais une recherche sur les succubes il y a quelques jours.
· Il y a environ 10 ans ·Marius Picard
j'aime bien ce que tu fais, ton usage du franglais même, alors que je crains souvent "l'effet Superbus" si tu connais le groupe... J'aime les trois villes, les heures.
· Il y a environ 10 ans ·Well done ;)
catherine-rima
Merci beaucoup, ton commentaire me touche énormément. Le franglais n'était pas vraiment intentionnel, contente qu'il ne gâche pas le texte.
· Il y a environ 10 ans ·srh