Insignifiante
Turkan Kocer
Ecrire, écrire, ne pas me lasser
Courir après les mots qui s'échappent,
Les idées qui s'en vont
Je ne les capte pas,
Ces étoiles qui scintillent et filent
Laissent derrière elles une nuée,
Un fantôme, un souvenir, impalpables
Mots, palabres, épitaphes, alexandrins…
Plus rien n'a de sens
Seuls les émois restent, sensations,
Çà et là au fond, dans les tréfonds
De mon esprit, ils s'évanouissent
Lasse de n'être, naître
Que papillon, papillon solo,
Papillon futile,
Papillon qui perd le fil
Les mots, les maux, je les avale,
Les mots, parfois ils s'entremêlent
Ils sont comme ma longue chevelure,
Sauvage, bohème chevelure,
Sombres, indomptables, archaïques
les mots sont telle ma vie, mon repaire
ils sont pure dérision
Les mots, je dois sans cesse les écrire,
Les réécrire, les mots,
Les graver, les sculpter,
Pour ne pas les perdre
Les doigts affutés,
Je le marque avec délicatesse, finesse, tendresse
Les mots seront tous les jours que la vie m'existera,
En fête, à la fête, à l'honneur,
Les invités d'honneur
Ecrire, je ne me lasse pas
Mal au poignet, mal de tête,
Les yeux me piquent, j'ai mal au dos,
Je combats le mal avec le mal,
C'est l'antidote suprême
A tous les cancers des amours avortées
Ecrire les ritournelles de mots,
Pour des kyrielles de larmes, de rires,
D'idées, de rêveries, de colères
Ecrire pour décharger, pour éclairer,
Illuminer, sublimer, comprendre
Ecrire pour être vue, pour être lue,
Ecrire pour celui qui me manque
Lui écrire sans qu'il m'entende
Lui susurrer les mots
Sous le crissement du stylo,
Trouver le bon verbe
Pour lui dire qu'on est vulnérables,
Lui dire que j'aurais aimé encore le connaître
Lui, pour qui mes mots
Sont loin et vains, byzantins…
Que rajouter ? Un grand plaisir de découvrir cette plume qui crisse... Merci!
· Il y a environ 7 ans ·douxfoutropforever
Rajouter...un profond et sincère remerciement pour l'encouragement que vous m'offrez
· Il y a environ 7 ans ·Turkan Kocer
En plus d'un travail très abouti sur les sonorités et sur le rythme, il y a l'éclat d'une parole enfouie dans les tréfonds. Il faut avoir écrit, s'être affronté suffisamment longtemps pour saisir la profondeur de ce questionnement sur les mots. Réinventer sa propre langue, déconstruire tous les stéréotypes. Les mots sont des pièges qui s'imposent à nous. Il faut les tordre, les briser, fracturer leurs syllabes, les déglutir. C'est dans le souffle et dans la vibration qu'ils naissent et se révèlent. Les vôtres ne sont en rien dérisoires.
· Il y a plus de 7 ans ·Merci pour ce texte.
Julien Darowski
Un énorme merci pour votre commentaire. Cela me touche énormément et m'encourage à continuer à publier mes écrits. J'écris de manière automatique et j'espère qu'avec le temps cela aboutira à de belles choses. J'ai lu quelques uns de vos poèmes qui sont parfaitement structurés et au rythme cadencé...j'aime beaucoup et votre avis est d'autant plus gratifiant !
· Il y a plus de 7 ans ·Turkan Kocer