Inversion

threnody

Et si les gens essaient de te faire du mal, pense à moi. (Rien qu'à moi)

Dis toi qu'ils ne seront jamais pire, et que même si tu restes fragile, tu es endurci malgré tout. (Vraiment tout.)

Mon indifférence, mon mépris, mon amour. Tous t'ont endurci. Et surtout meurtri, et j'aimerai que les cicatrices que tu portes en la mémoire de ces cisaillements, restent. Indélébiles et inoubliables. Car pour chaque marque que tu as, moi j'en ai deux qui saignent et qui coulent encore.

Dis-toi que tu es le seul, dis toi que tu es l'unique. (Pour moi) Et dis-toi surtout que maintenant, tu es inébranlable. Même s'ils veulent t'arracher ton âme, ta fierté, ton sang, ta fortune. Dis toi qu'ils ne pourront jamais t'enlever quoi que ce soit, que tu es intouchable car je t'ai déjà tout pris. Et si tu t'aperçois que tu possèdes encore, dis-toi qu'ils ne pourront te l'arracher aussi violemment que moi. (Personne n'est aussi violent) Ou alors que cela n'a pas assez de valeur pour que tu en souffres.

Les larmes, le sang, la sueur. De tout je me suis déjà moquée. Ils ne peuvent t'enfoncer le couteau plus profond, je t'ai déjà transpercé de toutes parts. Je t'ai déjà tué. Je t'ai déjà immolé. Je m'en souviens, rien n'était plus exquis que de croquer tes lèvres sanguinolentes. (Délicieux...!)Moi seule t'a affaibli, moi seule t'a porté le coup de grâce. Seulement après m'être assurée que tu ne pouvais plus avoir mal, que tu ne pouvais plus devenir fou. Moi seule t'a mis à genoux, moi seule a brisé ce mur. J'ai tout détruit d'un souffle, d'un soupir, et voilà le château de carte qui s'affaisse. (Seule!)

Je t'ai construit, je t'ai modelé, je t'ai fait. Puis je t'ai détruit. Voilà ce que tu es à présent, l'ombre de toi-même. Voilà ce que tu mérites. Rien que ton existence est une aberration. Une honte pour tous ceux qui ont pu t'aimer un jour, ou même, simplement t'apprécier. (Pourquoi vis-tu ?)

Les mots ne viennent pas, les yeux se ferment, je deviens sourde. Tu n'es plus rien. Plus rien que mon jouet. (Rien) Et si tu crois qu'être une pelote de laine entre leurs griffes est un bon rôle, tu as bien raison. Ce ne sont que des chatons. Des êtres qui respirent, mortels. Qu'ils sont futiles et vains, si seulement ils pouvaient te voir au-dessus de tout ce que tu sembles être. S'il spouvaient te voir comme je te vois. Mais ils sont dénués d'imagination. Et surtout, ils sont sans haine. Sans la haine que j'éprouve. Sans cette inlassable envie de tout construire, pour tout détruire. Juste pour le plaisir.

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