Istanbul Constantinople
Olivier Memling
Pénitents côte à côte, les pieds nus
sur les tapis voluptueux
de la mosquée bleue
nourris de lait caillé et de poissons crus
Parée du collier des fanaux de l'estuaire
rutilant des trésors jetés dans un cloaque
derrière la fumée légère des cigarettes russes
dans la ville gutturale éclaboussée de luxes morts
aux marges des empires éteints de la corne d'or
bien longtemps après, a surgi une femme d'Asie
rapine blonde bouclée d'astrakan noir
dont la cuisse musclée me presse comme un cheval
dans ces fiacres cahots que brinqueballent des rosses
Sultane, tu m'as conduit jusqu'aux douceurs des azuleros
pour mieux exalter encore
dans les harems déchus ces ventres suppliciés
brûlant plus qu'à jamais
des feux innassouvis d'un cavalier hittite
frappé sur la piste du viol
quand les gros cargos rouges éventrent les détroits diaphanes
le cri du jasmin jeté dans les bazars de sabres et de loukoums
est moins aigu que ton souvenir
Un beau texte, un beau voyage, merci
· Il y a plus de 14 ans ·ko0
à propos de Rimbaud, voici un texte ( ou a peu près) peu connu
· Il y a plus de 14 ans ·"les putains de Marseille ont des soeurs océanes/ dont les parfums malsains moisiront votre chair / dans la taverne basse où l'orchestre tzigane/ fait danser les marins au bruit sourd de la mer
Olivier Memling