IX.

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J-5.

En se réveillant ce matin-là, Annie se sentait d'attaque pour rechercher Charles. Elle avait non seulement allumé son ordinateur mais en plus ramené tous les documents qu'elle avait récolté dans son lit, au-dessus de ses couvertures. Elle tapa sur les touches de son clavier un peu trop vite et son ordinateur planta. Elle pesta longuement contre lui, alors elle se prépara un bon petit déjeuner composé de pancakes, de jus d'ananas, de thé, de pommes, de biscuits recouverts de chocolat. Elle alluma la radio, laissant des titres datant de quelques années se répandre dans l'appartement. Elle en profita pour se défouler quelques minutes en dansant dans toutes les pièces. Elle reprit son sérieux et partit chercher son pc dans la chambre, entassant les documents sur le clavier, avant de le déposer sur la table du salon et de se restaurer. Ses yeux vacillaient de l'écran d'ordinateur aux photos qui trônaient sur la table basse.

Annie se lassa rapidement, sa concentration se dissipait et ses yeux commençaient à lui piquer. Elle referma l'écran de son ordinateur sur le clavier et se laissa tomber sur le canapé en soufflant fortement. Souhaitant s'aérer les idées, elle se faufila dans la pièce consacrée à leur bibliothèque. Elle ouvrit la porte, reniflant doucement les différentes odeurs des bouquins qui trônaient par-là. Elle parcouru lentement les allées, laissant ses doigts frôler les côtes des livres.

Un sourire flottait sur ses lèvres alors qu'elle sautillait d'étagère en étagère, sortant certains livres lorsqu'ils lui paraissaient intéressants, les rangeant quand ils étaient mal placés. Elle recherchait la perle rare, le bouquin qui la ferai voyager. Et elle se heurta à un ouvrage qui trainait sur le sol, elle le ramassa, le retourna longuement entre ses mains et lu la quatrième de couverture. Déjà elle adorait le personnage principal. Elle écarta la poussière qui s'était accumulée sur la couverture d'un coup de main et l'emmena, triomphante, dans le salon. Elle s'installa dans le fauteuil, alluma la liseuse qui surplombait le siège et débuta sa lecture.

Se retrouvant engloutie dans son livre, Annie ne put arrêter sa lecture. Le personnage principal l'attirait énormément, il vivait des choses incroyables et elle adorait ça. Mais lorsque la porte s'ouvrit sur Simon, elle fourra un marque-page entre deux feuilles de papier, repoussa le livre et sortit son écran de sa veille temporaire. - Des nouvelles? demanda-t-il. - Pas encore. Il passa derrière elle, s'appuya sur le dossier du divan et embrassa son crâne. Elle sourit, gardant ses yeux rivés sur son ordinateur. Elle laissa ses yeux parcourir les différentes villes et régions d'où provenaient les différents BERCLINS que les pages jaunes avaient trouvés. Elle perdait espoir à chaque fois qu'elle changeait de pages et s'insultait de tous les noms de n'avoir pas commencé ses recherches plus tôt dans l'après-midi.

- Tu veux de l'aide ? commença Simon.

- Du café, s'il te plait.

- Je m'en charge.

Et il disparu dans la cuisine. Pendant ce temps, Annie parcourut quelques pages, ne tombant jamais sur des Charles BERCLINS. Quand Simon revint au salon avec deux tasses de café, elle bondit sur le canapé, joyeuse. Son compagnon lui sourit, faisant travailler ses méninges à chercher ce qui pouvait la rendre aussi heureuse. Il posa les mugs sur la table et croisa les bras sur sa poitrine, un sourire en coin sur les lèvres.

- Raconte.

- Je l'ai trouvé, Simon, je l'ai trouvé !

- Et où habite-t-il ? continua le garçon.

- A l'Est de Prague, de l'autre côté de la ville.

Simon perdit immédiatement son sourire. Il habitait à deux heures d'eux et le planning des derniers jours avant Noël était bien trop chargé pour se permettre de rendre visite à l'homme. Une expression impassible figea son visage, tandis qu'il réfléchissait. Pages Jaunes ne voulaient pas seulement dire adresse, c'était aussi numéro de téléphone. Ses yeux s'agrandirent et il se jeta sur le téléphone, qu'il lança à sa bien-aimée.

- Le téléphone ? Mais qu'est-ce qu'il t'arrive ? rit-elle.

- Téléphone-lui. Dis-lui que tu ne peux pas le retrouver chez lui, mais que vous pouvez vous donner rendez-vous dans le centre de la ville, dans un restaurant ou un café.

- Tu crois qu'il acceptera ?

- Je n'en sais rien. Mais si tu n'essayes pas, tu ne peux pas savoir.

Elle tapa les numéros sur le clavier électronique et porta l'appareil à son oreille. Elle ne cessait d'agiter sa main libre, la frottant contre son pantalon, se craquant les doigts, tapotant ses doigts sur le canapé. Au bout de deux tonalités, la voix rauque d'un homme résonna dans le combiné.

- Bonjour, je suis Annie NECROOSE, ma grand-mère a été votre petite-amie pendant plusieurs années avant que vous ne partiez au front. Et je..

- Oui, c'est elle.

- J'aimerais vous rencontrer.

- Boulangerie Paul, demain à 15heures ?

- Parfait. A demain.

Reposant le téléphone sur la table, Annie se laissa tomber contre le dossier du canapé. Elle chercha la main de Simon avant de se blottir doucement dans ses bras. Elle allait rencontrer Charles, celui qui avait fait vibrer le cœur de sa grand-mère pendant sa jeunesse.

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