J'ai adoré..."Guillaume et les garçons, à table"

divina-bonitas

Chronique à propos de ce film - des éloges bien mérités

J'espère que vous avez vu ce film ou que cette courte chronique en plus des 5 Césars vous donneront envie de le faire. Il y avait longtemps que j'attendais ça, c'est à dire un long métrage où je ne me mets pas à bailler au bout de vingt minutes. J'en citerais néanmoins deux autres sortis au cours de ce dernier lustre que j'ai beaucoup aimés: "Les femmes du 6° étage" et "La source des femmes". C'est peu. Mon esprit est trop prompt à la critique, je m'ennuie vite et j'ai la bougeotte. La plupart du temps, être enfermée et assise dans une salle de ciné m'est une lente torture. Je reproche souvent au cinéma de nous proposer des films et des thèmes sans surprises: action, comédie, histoire, science-fiction, amour. Les cascades sans fin des premiers me lassent tout autant que les lourdes invitations à rire des seconds. Le pire reste sans doute pour moi le film d'amour, ou plutôt l'expression romantico-dépressif de ce sentiment dans le cinéma, où l'histoire n'en finit plus de se finir, les personnages de se regarder avec des airs mourants au long de scènes qui s'éternisent. Généralement ça se termine dans une salle de café parisien où l'un des protagonistes sirote son expresso d'un air las et dépité en attendant le générique de fin.


Avec "Guillaume et les garçons, à table", je n'ai pas vu le temps passer. J'ai tout aimé dans ce film. La sensibilité bien sûr, cet esprit d'escalier consistant à mettre en images une émotion puis une autre, comme l'éventail utilisé par Guillaume, n'en finissant plus de se déplier et de charmer, d'apporter du mouvement et de l'air frais, du renouveau et de la créativité. C'est comme un voyage raconté à l'aide de cartes postales au charme subtil toutes plus inédites et surprenantes les unes des autres. Ce qui aurait pu être lourd ou graveleux ne l'est jamais, perpétuellement sauvé par une pirouette, par l'humour voire par l'auto-dérision de l'auteur ou encore par la mise en scène. Le personnage de la mère, bien que légèrement caricatural, n'en reste pas moins attachant. C'est drôle, intelligent, raffiné, subtil, moderne, parfois même onirique, totalement juste et rafraîchissant malgré et grâce aux doutes et interrogations du personnage principal, ce qui finit par rendre la blessure palpable sans gémissements pénibles, la compréhension et le pardon inéluctables. La part de féminité exprimée par l'auteur est saine, je dirais presque souhaitable, permet de battre en brèche cette fameuse éducation héritée du judéo-christianisme où les garçons ni ne pleurent ni n'expriment leurs sentiments pour correspondre au célèbre "tu seras un homme mon fils". 

Mise en scène, lumières et décors sont remarquables.

Le changement du regard de Guillaume à la fin, quand il rencontre sa future épouse, est notable. C'est celui d'un homme à n'en pas douter. L'acteur est excellent. Un homme aimant Sissi ne peut qu'être bon!


Depuis la mort de Yul Brynner, mon acteur préféré, j'attendais ça. Un homme sensible au regard pétillant et à l'intelligence vive, sachant partager avec naturel ses émotions à l'écran. Je profite néanmoins de l'occasion pour dire à quel point j'apprécie Fabrice Luchini, Francis Huster et Johnny Deep.




  • j ai également beaucoup aimé ce film, qui est aussi très émouvant, un film atypique que je ne suis pas prête d oublier...

    · Il y a presque 11 ans ·
    Zen

    marjo-laine

    • Merci Marjolaine! Oui, vraiment atypique et exceptionnel. Espérons que cet auteur nous proposera d'autres films rapidement.

      · Il y a presque 11 ans ·
      Img 1518

      divina-bonitas

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