J'ai aimé

douxfoutropforever

Rien d'autre à faire...


Qu'à aimer

Disperser les doutes passés aux cribles des balles qui s'emballent à s'en trouver perdues.

Crier l'envoûtement, ma bouche à sa bouche collée, chacune d'un côté de la vitre, avant que de se briser sans crier gare, à fond de train.

J'ai aimé une fois, il était, une histoire...

Qui ne cessait de finir dans des frémissements sans fin

Qui ne pouvait rien retenir, rien promettre, à rien n'aboutir

Un recommencement à peine entamé, sans peine parsemé de miettes parsemé

Une fusion telle qu'elle ne se pouvait

Une recette si compliquée qu'elle ne supportait aucun ingrédient, juste quelques coups de fouet sans lanière, ni manche ni poignet. Un fouet pour se cuisiner.

Un fouillis d'une telle clarté qu'il ne se pouvait que s'y endormir les poings fermés sur ses yeux ouverts

Une histoire de fous rêvant, de sorciers déchus de leurs absences de pouvoir à s'accoupler doucement, s'unir dans une couche aussi douce que la mousse de ce sous-bois trempé

Point de points, sauf quelques-uns, doucement titillés à grands scrupules sur une peau sans suture, une peau qui jamais ne parait

Point de faim sauf celle de se payer une tranche de sens à satiété, un projet si insensé qu'il faudrait inventer toute une science pour l'amadouer

Aucune lumière, aucun doute, j'ai aimé

Mais si j'ai aimé est-ce que je n'aime plus?

Qui le saurait? Qui pourrait dire ce qui se passerait si le passereau créait une passerelle pour s'éviter de tomber du nid? Si les voilages accumulés se laissaient emporter par une brise complice?

J'aimais encore avoir encore aimé encore et j'aime toujours en ce début de petit jour  savoir encore que je l'ai encore caressée dans cette nuit livide dans lequel j'ai lu en nos âmes qu'il ne servait à rien de conjuguer à aucun temps le verbe aimer.

Au passé simple, ou à recomposer?

Au futur imparfait, ou à l'inconditionnelle absence?

L'amour n'a aucun temps ni aucune personne, l'amour c'est le temps tout le temps de s'oublier comme personne.


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