J'ai oublié

Caïn Bates

Je me rappelle qu'il faisait froid
Que j'étais pas sorti depuis des mois
Et là, j'écoutais tous mes potes palabrés
Racontant comment Tinder les frustrait.

Je me souviens qu'on a tous bu trois bières
J'ai même payé ma tournée
La barmaid était douée en affaires
Avec ses shots à 1€ mais tous mal dosés.

Ça me revient qu'ils sont tous partis
Il ne restait que moi au comptoir
Que j'en avais mal de leurs banalités
Ils s'inventaient des histoires.

Elle voulait aller danser
Elle a enfilé son manteau
Je l'ai suivi sans broncher
Elle n'a pas décroché un mot.

Je me rappelle chaque seconde,
Chaque murmure, chaque sourire
Chaque cambrure, chaque soupir
Elle répétait "mange moi, mange moi"
Mais comme d'hab la même voix gronde
Chaque spasme, chaque mouvement de bassin,
Chaque aller-retour entre ses reins
Je n'entendais plus que "venge toi, venge toi..."

J'ai en mémoire ces pensées complices
Toutes les passions m'ont dicté cette nuit
Les tambours dans mon crâne, j'ai aperçu ses cuisses
Ce moment suspendu quand j'ai repensé à ma vie.

Le souffle le long de ta nuque faisant pointer tes seins
Je sentais bouillir ton sang lorsque refroidissait tes mains
Le sourire sur tes lèvres quand se figeaient tes yeux
Ton corps lourd alors que je te tenais par les cheveux.

Je me rappelle chaque seconde,
Chaque murmure, chaque sourire
Chaque cambrure, chaque soupir
Elle répétait "mange moi, mange moi"
Mais comme d'hab la même voix gronde
Chaque spasme, chaque mouvement de bassin,
Chaque aller-retour entre ses reins
Je n'entendais plus que "venge toi, venge toi..."

Je me souviens que je suis souvent revenu dans ce bar
Pour raconter cette histoire à de potentielles compagnes
Et comme j'ai plutôt bonne mémoire
Je pourrai vous raconter sur ces longues routes de campagne.

Je dors mal en ce moment
Je me roule dans mon lit sans arrêt
J'ai ce genre de tourments
Comme s'il me manquait quelqu'un que je connais
 
J'ai oublié son nom, et pourtant
Je raconte son histoire à tous les passants.

Je me rappelle chaque seconde,
Chaque murmure, chaque sourire
Chaque cambrure, chaque soupir
Elle répétait "mange moi, mange moi"
Mais comme d'hab la même voix gronde
Chaque spasme, chaque mouvement de bassin,
Chaque aller-retour entre ses reins
Je n'entendais plus que "venge toi, venge toi..."

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