J'ai pris l'avion

lalice

J'ai pris l'avion pour aller loin,

explorer l'atmosphère creuser les fonds marins,

et chaque nouvelle rencontre semblait me dire

retourne toi avance d'un pas garde son souvenir!

Je suis partie j’sais plus pourquoi

quitter ici chercher là-bas.

Je sais même pas,  

Ça rime à quoi tout ça?

Je suis partie sans prendre mes clés,

j’avance sans penser,

demain est très très loin de moi.

Ce Demain là n’existe pas.

Quand j’ouvre les yeux les secondes tombent,

quand je les referme, elles ont filées.

Trop occupée à les regarder, je n’veux même plus les attraper.

Mais les étoiles palpitent toujours,

dans le ciel bleu qui n’est plus lourd.

Elles sont toutes proches quand j’tends la main.

Il paraît que j’ai pris l’avion pour aller loin.

Mes pieds comme des racines dans le sol j’rempile.

J’suis là.

Mes pieds qui ne veulent pas que je m’en vole, j’rempile,

J’suis  toujours là.

J’partirai pas.

J'entends la ville, les rues, les vies dans la rue.

J'entends mais n'y suis pas, comme bousculée dans les pages de mon carnet blanc

bousculé par le vent

J’entends plus rien autour de moi.

Etre comme un balancier,

j’avance sans penser

la ritournelle du mouvement quotidien,

M’a emportée,  m’a écartée.

De ce voyage en décalage

je veux sortir

et enfin tourner la page.

Sauter dans la flaque,

brûler les étapes.

Aller loin loin délier nos mains,

aller loin loin dénouer mes liens.

Non pas fragile mais bien légère,

je suis d’argile et toute entière

être loin de tout plus proche de soi.

Au bout de l’avion il n’y avait que moi.

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