J'ai rêvé de la vraie vie

chevalier-neon

Vas-tu revenir le chercher
au loin là où ton cri s’est perdu,
laissant le destin te percher
là où cette corde t’a pendu ?
Tu crois avoir besoin de ta voix
afin d’enfin te faire entendre,
pourtant seule leur mauvaise foi
l’a empêchée de te défendre.
Ce n’est pas que tu es une énigme ;
c’est qu’ils n’écoutent pas la réponse.
Si la mort t’a pris pour paradigme,
c’est qu’il fallait juste qu’ils t’enfoncent.
Ne rentre pas en toi pour y chercher la solution,
car elle n’a toujours résidé que dans le problème ;
et le problème est ceux qui veulent ta dissolution
sans cesser de se plaindre que personne ne les aime.
Vas-tu venir le récupérer ?
Ton honneur qu’ils ont tous faussé dans leurs bouches.
Jusqu’à quel point faut-il t’opérer
pour que tu renaisses sans mourir en couche ?
Laisse une main qui t’aime t’ausculter,
même s’il n’y en a rien qu’une dans ce monde,
alors tu peux sans remords occulter
les autres qui brisent l’harmonie de la ronde.
Tu te sers toujours de demain pour espérer,
mais lorsqu’il devient aujourd’hui là tu déchantes.
Mais quel espoir donc peux-tu prétendre espérer
quand on te laisse en vie pour que tu les enchantes ?
Tu sais bien pourquoi tu existes ;
comme tu n’es pas eux ils te veulent.
Ne cherche pas une autre piste ;
ailleurs tu les laisserais si seuls
que confrontés à leur profonde misère
ils se tueraient d’être jouets de la vie.
Tu es Seigneur car esclave du désert
où souffle le vent brûlant de leurs envies.
Vas-tu te redonner la conscience qu’ils t’ont prise,
ou dans ta folie vas-tu tout jeter dans l’oubli ?
Vas-tu te pardonner la conscience de l’emprise
qu’ils ont eue sur toi pour te condamner au repli ?
Toi tu as le cœur sur la main
mais un autre cœur dans la poitrine ;
et c’est ça vraiment être humain,
mais ils n’ont pas ça dans leur doctrine.
Eux à la place du cœur ils ont un vide,
alors ils y ont mis de la pierre ;
et voilà qui les a tous rendus avides
de rester les seuls dont l’on soit fiers.
Tu peux les tuer ce n’est pas une vengeance ;
c’est la Paix qui réclame la Justice.
Il faut les tuer pour que jamais leur engeance
ne vous oblige à un bonheur factice.
Ils vous ont tous bâtis sur des mythes
qui a fait un Seigneur d’un criminel déshérité ;
et vous n’êtes que les parasites
qu’ils élimineront comme vous l’avez mérité.
Et voilà tous ce qu’ils diront,
à creuser le vide en vous pour y jeter leurs défauts.
Et voilà ce qu’ils dîneront ;
les si bons restes de vous qu’ils ont dégagés du faux.
Ne te vois pas en leurs yeux comme en des miroirs,
car leurs yeux ne reflètent que leur laideur ;
tu pourrais croire que tu es horrible à voir,
c'est le Monstre en eux qui s’avoue sans pudeur.
Il te suffisait seulement de le discerner
afin que ton amour propre renaisse de ses cendres.
Laisse les Anges que tu as priés les cerner,
qu’ils les mènent au Rien pour avoir osé te descendre.


(11/05/2012)

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