J'ai vu mourir ma liberté
versenlaine
Ce monde que j'aime, ces êtres fascinants,
En un siècle sont haines et cadavres lancinants.
Où sont les berceaux arc-en-ciel aux lèvres infantiles,
Ces croissants de rêves, d'innocences, de passions futiles ?
Faut-il que ces chétives ardoises, vierges aux craies du savoir,
Soient si tôt rayées d'ambroisie, de vices et d'ivoire ?
Misérables bambins, aux richesses inutiles,
On a jeté vos songes en un charnier fertile
Où fleurissent en bouquet d'illusoires immortelles
Trop vite précipitées dans cette fosse de réel.
Jeunesse suicidée aux esprits entaillés
Desquels s'écoule une enfance écaillée,
Chassé d'un surplus de mots gangrénés
D'adultes dictateurs aux libres nouveau-nés.
Ma liberté s'éteint et vacille, flamme captive,
Au fond de leurs yeux qui ne brillent plus.
Ma liberté s'arrête et convulse, bien naïve,
Au fond de leurs cœurs qui ne s'émerveillent plus.
Leurs esprits se sont tus, on leur parle de malheur,
Et j'ai vu mourir ma liberté sur l'autel de la peur.
C'est très pertinent et beau! Bravo!
· Il y a presque 10 ans ·mnette
Merci à vous !
· Il y a presque 10 ans ·versenlaine