J'aimerais dire ..

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L'absence est le plus grand des maux.

J'aimerais dire d'Anthony qu'il était lumineux, talentueux, créatif et généreux. C'est insupportable, quand je parle de lui, de devoir toujours commencer par le drame, la douleur, le chagrin. Et de devoir sans cesse répondre à cette même question : “Depuis quand ?” Quelle importance, depuis quand ? Son absence, c'est maintenant. Ici. Tout le temps. Les gens pensent que la douleur est plus difficile à supporter si elle est “fraîche”. Ils se trompent. Ce qui est le plus difficile à supporter, en plus de son absence sans fond, c'est de devoir toujours commencer par parler de sa mort, au lieu de parler de sa vie. Anthony, c'était le contraire de la souffrance, c'était la joie de vivre incarné. Et sa mort, c'est beaucoup moins que ces années merveilleuses à vivre et apprendre à ses côtés. Peu de gens veulent ou peuvent comprendre ça. Après "l'accident", on te prend dans les bras, on pleure avec toi, c'est physique, organique, nécessaire. Comme si passer par le corps était la seule manière de te garder en vie. Et puis, à un moment, tous ces gens ne sont plus là. Petit à petit, le vide et le silence se font. Arrive le temps où tu n'as plus le droit d'en parler. Parce que plus personne n'a envie d'entendre.

08/10/2004 - Bientôt 11 ans... 

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