Janvier

carmen-p

C'est janvier qui nous fige

et pique ses banderilles

dans le cuir de l'ennui

 

L'ancien peut attendre

près du feu la visite

de qui saura lui rendre

les noms sur les clichés

Et tourne en rond le chat

au disque de l'horloge

il quête une grâce

ravaudeuse de temps

 

Et c'est une caresse

sur la courbe mémoire

qui déplie la couleur

d'un bleu mélancolie

dans le champ violet

gris comme la vie

sur son lit de p'tits riens

 

C'est janvier qui nous fige

et pique ses banderilles

dans le cuir de l'ennui

 

Dehors les narcisses

transpercent la terre

par la pluie attendrie

et les oiseaux s'affolent

dans le laurier vivace

ils écrivent des sons

que le colimaçon

de l'oreille décrypte

 

Sur ce parchemin

déroulé sous la lampe

telle une fenêtre

ouverte à la lumière

les vieux lisent du dedans

les mots qu'ils ont glané

et que la vie nous voile

 

C'est janvier qui nous fige 

en silence le givre

trompe  les apparences

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