Jardin Secret.

daniel-m

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Une autre journée s'achève, discrète dans ce parcours qu'est ma vie.

D'un dernier geste, fatigué, j'éteins la douce lumière sur le toit de mon lit.

Le silence a chassé vainqueur, de cette journée passée, les nuisances, les bruits.

L'obscurité bienfaisante fait place aux réalités futiles, repos de mes yeux éblouis.

Usé, exténué et tardif par tant de labeur, je me confie enfin aux douceurs de la nuit.

 

Mes yeux ne voulant encore se refermer, j'abandonne mon imagination à l'obscurité.

Tandis que mon corps fatigué, doucement au fond de ma couche se laisse apaiser.

Mon esprit vagabonde, il se laisse aller à ce doux plaisir, plonger en son être et rêver.

Deux colonnes de pierre usées, supportant sans effort un vieux portillon fatigué.

J'ouvre doucement la porte, écartant le lierre, sur les mystères de mon jardin secret.

 

Quelques marches fatiguées, par mes pas usées, flanquées de quelques restanques.

Quelques corolles arrogantes, celles du liseron, celles du temps qui me manque.

Des hortensias aux fleurs un peux passées, à terre quelques pétales de roses.

Éparpillées comme des mots, laissant au sol des signes, une incompréhensible prose.

Je déambule rêveur, me laissant guider par ces messages, un elfe chante, m'apropose.

 

Guidé par des effluves, celles du thym et du romarin, je descends dans mon jardin.

Caressée par des herbes folles, ma joue se colle à la douce quiétude de mon coussin.

Une voix danse, chantent les cigales, mais déjà se rapproche, l'inévitable matin.

Celui que je perçois et que je redoute, vivre un jour de plus avec le poids du chagrin.

Je m'endors une fois encore, avec cette peur, cette crainte, que sera demain ?

 

Mais, je me suis réveillé encore, enveloppé dans la douceur d'une feuille de sauge.

Je referme ce portillon, le jour est levé, je retourne à la réalité, aux brûlures qui forgent.

Aux douleurs de chaque jour, qui me disent et me rappellent à la brutale réalité.

C'est une chance de pouvoir s'évader, une aubaine de pouvoir rêver, un bonheur de cultiver la terre fertile de l'imaginaire.

Le pouvoir sacré est de posséder en son cœur, un jardin secret.

 

 

Préservez vos rêves … et vivement la retraite ! :o)

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