J'arrive pas
kelen
-J'aligne les nuits comme on aligne les rails de coke
-Blanches et vides, avec de pauvres rimes en stock
-Entre deux verres d'alcool j'cherche à trouver l'sens
-Même si, toujours en rade, ma plume manque d'essence
-Où se cachent les mots doux, les mots d'amour, les mots d'espoir?
-J'crache juste les maux durs, les maux de haine, les maux dans l'noir
-J'arrive pas, j'respire plus mais où se trouve l'arrêt inspiration?
-J'ai l'coeur qui s'condamne, un mot de plus et c'est l'inhumation
-J'collectionne les déceptions comme on collectionne les amendes
-Une, deux, trois, vingt, j'ai jamais su trouver les commandes
-Incapable de ressentir et de pousser les autres à la dépendance
-A force, sans envie, il ne reste que peur et méfiance
-Mais où j'vais, pourquoi j'le fais, pourquoi j'me fais si mal?
-Quand tout autour ils gèrent, moi j'm'éclate sur le macadam.
-J'arrive pas, j'ressens plus mais où se trouve l'arrêt sensation?
-J'ai l'coeur qui s'condamne, un mot de plus et c'est l'inhumation
-J'attends qu'un truc se passe comme on attend son anniversaire
-Avec impatience et envie, et en étalant mes adversaires
-Mais rien n'arrive, j'tourne en rond, j'm'ennuie, j'me perds
-L'bonheur a du oublier mon adresse, jamais j'passe au vert
-Y'a toujours des «stop» qui te percutent en plein face
-Toujours en mal de force, de courage, putain ça m'glace
-J'arrive pas, j'comprends plus mais où se trouve l'arrêt explication?
-J'ai l'coeur qui s'condamne, un mot de plus et c'est la perdition
-J'saborde en rythme ma vie comme on joue une partition
-Note par note, ligne par ligne, je raye les accords hésitants
-Il ne reste plus qu'une seule note, une seule mélodie
-Celle de l'arrêt cardiaque, un signal plat, ma mélancolie
-J'ai assassiné mes rêves beaucoup trop consciencieusement
-Impossible de réanimer ce coeur qui s'perd en suspension
-J'arrive pas, j'veux plus mais où se trouve l'arrêt motivation?
-J'ai l'coeur qui s'condamne, un mot de plus et c'est la perdition
-J'cherche à faire le vide dans ma tête comme on utilise le tipex
-On déroule le blanc d'un seul trait horizontal, d'un coup sec
-J'essaie d'oublier c'qui me heurte toutes les nuits dans le noir
-Ses coups au corps, mes coups au coeur, leurs coups de bâtard
-Toutes ces nuits sans sommeil, toute seule, en pleurs
-Tous ces jours qui me réveillent et qui m'plombent le coeur
-J'arrive pas, j'oublie plus mais où s'trouve l'arrêt déviation?
-J'ai l'coeur qui s'condamne, un mot de plus et c'est l'extinction.
-J'crois que j'ai perdu la partie comme on échoue aux échecs,
-La reine est prise, emprisonnée, chaos fatal, direct.
-C'est le mektoub, tu m'as eu, j'sais plus comment réagir
-En chute libre dans c'monde, impossible de m'en sortir
-Mais qu'est ce que j'ai fait pour rater ainsi toutes ces phases?
-Pourquoi suis-je simplement capable d'écrire ces quelques phrases?
-J'arrive pas, j'ressens plus, j'oublie pas, j'respire plus
-J'ai l'coeur qui s'condamne, un mot de plus et je m'en sors plus.