Jazzy

Sur un fond jazzy, ils s'étaient embrassés pour la première fois.

Il l'avait serrée dans ses grands bras. Son coeur battait à l'infini. Il avait aimé sentir sa chaleur, son envie, comme une petite hirondelle qui ferait le printemps. Il l'avait sentie désireuse. La douceur de leur baiser était gravée sur ses lèvres. Comme un souvenir éternel qui n'aurait duré que quelques secondes.

Quelques secondes dans la vie d'un homme... C'est dérisoire, pensa-t-il.

Il avait tellement aimé sentir leurs lèvres se chercher du regard, puis se rapprocher... Jusqu'à entrer en contact. Un contact plein d'assurance et tellement subtil.

Un contact qui s'était transformé en étreinte sensuelle et inoubliable. Gravée dans sa mémoire à jamais.

Ses mains avaient glissé le long d'elle.

Le long de ce corps de femme. Fragile, décidée, malicieuse.

L'une des mains dans ses cheveux qui sentaient si bon. Et l'autre au creux de son dos. Comme une plume qui se dépose.

Il avait aimé la danse qu'avaient entamées leurs langues. Leurs paupières clauses, il n'y avait rien de plus beau, se dit-il. Un tango qui fait tanguer !

Il était tombé à la renverse mais avait su garder l'équilibre pour la garder lovée contre lui. Il avait senti son petit bout du nez gigoter sous l'effet de sa barbe de 3 jours. Il avait aussi senti ses mains froides se glisser le long de son torse, se faufiler dans son dos, appuyer sa nuque et se dépêcher dans ses cheveux au moment le plus fort de leur étreinte.

Ah, ma douce, songea-t-il.

Et ce morceau de jazz qui revenait sans cesse, comme un signe du destin.

Elle arrivait, ses contours reprenaient allure réelle, après s'être déroulés dans ses pensées.

Pour fêter leur premier mois, il l'avait invitée dans le bistrot de leur première rencontre. Il l'aimait, sut-il en la voyant s'approcher de lui et tendant ses lèvres exquises.