Je continue d'écrire.

Christophe Hulé

Je continue d'écrire pour 10 à 20 lecteurs, je les perds souvent, après qu'ils aient laissé quelques coups de griffes ou des morsures virtuelles, mais je n'ai plus 13 ans et nulle envie de me pendre.

J'écris car ça me plaît et je ne m'interdis rien, n'en déplaise aux faux optimistes.

Autant l'humour que la saleté dans ce bas monde.

Le délire, l'absurde, quelques coups de canif dans nos quotidiens pépères.

Ceux qui ferment les yeux ne sont-ils pas complices des bourreaux ?

J'écris pour ne pas hurler sur les carrefours ou les ronds-points.

Les gilets jaunes avaient cet avantage d'être plusieurs.

Tous les nantis ont tremblé « pour un instant seulement ».

Le cynisme n'est pas un défaut en soi, sauf si l'on vise les masses maltraitées.

Poisson d'avril, voilà l'huissier. Vous avez des enfants à l'école ou au collège ?

Ben c'est pas mon job, désolé.

Paiement refusé. Un chèque ? Non Madame !

Les ventres vides continuent à trimer, et les Supérieurs d'exiger qu'ils sourient un peu, ou soient un peu aimables.

Madame, un Conseil de Discipline est prévu pour la semaine prochaine, nous comptons sur votre présence et celle de votre enfant.

Madame, votre fils est encore mineur, un procès est néanmoins requis à son encontre, pour la semaine prochaine.

Madame, la remise de peine a été rejetée, il faudra attendre encore un an.

« Madame, le printemps vous oublie ... ».

On se dit que le confort est éphémère, car un jour ou l'autre il faudra bien payer l'addition au bloc.

Mais qu'en est-t'il de ceux qui n'ont jamais connu le confort ?

On nous dit que le libéralisme a permis au plus grand nombre de voir plus loin, de prospérer un peu.

On nous dit n'importe quoi.

Ce sont les entreprises familiales, enfin surtout menées par des femmes, qui ont permis de voir moins de gens crever de faim en Afrique, et ce grâce aux associations et aux bénévoles, que les États subventionnent de moins en moins, voire plus du tout.

Sans parler de la fin des emplois aidés, de tous ces pauvres maillons d'une chaîne qui permettait un peu de soulager souffrance et misère.

Faut traverser la rue ou créer une start-up bordel, quand t'auras un costume comme le mien, ou une Rolex, tu pourras enfin être fier de toi.

« Chers compatriotes, les temps sont durs, mais il faut positiver, ils l'ont toujours été. ».

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