Je me déclare poussière

boukinoli

Je me déclare poussière
J’ai pour mission d’aimer la terre
et d’empâter un interligne du destin

Je suis poussière....

Et je fais l’encre la plus noire après l’enfer

Je suis poussière....

Et je météorite dans les langes bleus

Je suis poussière
la plus grande poussière ?

Et je spatule
ma glaise d’arpent vermeil
je suis le nez du ciel,
nuée vive à l’orée galaxe

Je perds ma trace comme une petite monnaie....

J’ai inscrit terre et trône
dans le regard du premier venu
et je te nargue masque
enfoncé jusqu’au point de l’interrogation....

Entends,  je ricane à chaque bribe abattue
mes fontes enguenillées me rendent impavide
j’assume temps  les brelans de ta boutique d’horloger.

J’ai un hémisphère  une écoutille
une caverne tendue de layette
une redingote d’enfant à naitre
une camisole d’abandon
et je m’étends sur le gazon ou sur la pierre
tel un lézard de marbre
que l’on ne peut saisir  éternel éphémère

J’ai une échelle de soupçons
et sur chacun des échelons
gravissent les désirs vertiges
les sensations comme des tessons de peurs agglutinées
par le mortier de la troublante vie sans vis et sans fin....

J’ai une chaine de vœux qu’exauce
l’enclume de cristal ou j’ai porté mes coups déférents
et dans les bois sauvages de mon cœur
les ruines sont de lierre
les ruisseaux de rutiles étoffes des quatre saisons

Dans les bois sauvages
le soleil donne sur le perron d’une âme simple
il y a le temple d’où l’on voit passer
les ramures céleste du cerf illuminé.

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