Je pense

dean76600

Pensées d'un ado qui pense.

Je pense que les lions ont dévoré tout ce qu'il restait de mon cœur. Ce matin, au réveil, je suis entre deux démons. Douce crinière de douleur.

Je pense que les jours de pluie font couler les larmes. Mais je ne pleur plus, il semble que le ciel m'épargne.

Je pense que mes limites sont à revoir, et il faut croire que même les pieds au bord du gouffre, je ne veux pas le voir.

Je pense à cette lumière que laisse passer les nuages, qui se pose doucement, sur l'eau, comme un mirages.

Je pense à ces effluves de bière et de cigarette dans l'air. Au contact de leurs corps qui se frôlent, qui s'épaulent.

Je pense au souvenir de mon père, de ma mère... de ce foyer.

Je pense à son sourire, à cette lueur de mon passé.

Je pense à ce squat, à mes amours, à me réchauffer.

Je pense à cette nuit où j'ai haïs Paris jusqu'à presque souhaiter la mort.

Je pense à tout ces voyages d'apprentissage que j'ai franchis.

Je pense à ce type que je ne voulais pas baiser.

Je pense à toutes ces aiguilles dans mes cuisses.

Je pense aux reliques qu'il m'a laisser.

Je pense à toutes ces nuits qui n'ont eu de fin qu'au deuxième couché de soleil.

Je pense à celui qui aimait les orages mais qui avait peur des poissons.

Je pense qu'entre les ruines d'une ville en cendre, les nuits durent et s'allongent.

Je pense qu'il faut du chaos en sois pour enfanter une étoile qui danse.

Je pense avoir vécu de pire derniers samedis.

Je pense que je suis un éternel immature, un enfant de sable qui ne peut grandir.

Je pense à cette extasie sournoise, intense et spéciale, à la pilule du sourire.

Je pense que la méduse aurait du coupé la tête de Pércé.

Je pense à la descente qui m'accompagne et aux décibels qui augmente en sourdine.

Mais je pense qu'il est temps.

Il est temps et je pense que j'ai trop pensé.

Je pense que je me suis perdue dans l'arborescence de mes souvenirs. Je pense à cette tendre masse pulpeuse de diathèse morbide.

Mon cœurs dévoré par les lions. Ce soir je m'endors encore entre démons.

Ça y est.

Je ne pense plus.


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