Je porte en moi l'abandon

Je porte en moi l'abandon. Toi pas plus que les autres n'a su résister. Je suis ma pire ennemie m'as tu dit  un jour.

Je me souviens de tout, de nos mots échangés, de tout ce qu'on a partagé.

Au final c'est toujours moi qui gagne, la petite voix insidieuse, celle qui éloigne, celle qui prouve que l'on n'a pas raison de m'aimer. Celle qui souffle le mal, celle qui insuffle le doute là où il ne devrait pas exister.

Parce que rien de tout cela, je ne pense mériter. La faute originelle, moi seule la connais et je ne saurais me la pardonner.

Je danse sur un volcan, en équilibre perpétuel, la chute n'est pas loin, l'abîme m'appelle. La seule question est de savoir quand j'y céderai. C'est pour très bientôt je crois.

A la surface tout semble normal, en dessous tout est dévasté. Depuis bien longtemps, bien avant ton arrivée, alors ton départ n'a fait que précipiter cela.

Je suis celle qu'on laisse, qu'on oublie.

Tu as sous estimé ma capacité d'auto-destruction, elle tourne à plein régime là. Parce que le moment semble venu.

Personne au monde ne saurait me juger mieux et plus durement que moi. La culpabilité est là, omniprésente, ominisciente.

Je n'ai plus de larmes, elles brulent à l'intérieur, se déversant telles une coulée de lave qu'on ne pourrait interrompre.

En sursis je suis. J'ai eu la sottise un instant de croire qu'il pouvait en être autrement.

A quoi bon se débattre, à quoi bon lutter, faire semblant d'exister…

Je suis une coquille vide, mon enveloppe fait illusion encore un temps mais pas pour longtemps, je le sais je le sens.