Je serais là...
arkhaam
Au creux d'un silence ébloui, j'ai déposé mon amour pour toi. J'ai pris chaque instant réfléchi, chaque seconde dédiée à ton image et je leur ai donné le temps de s'éloigner de moi, de fuir le dôme insatisfait de mes pensées puisqu'elles n'ont de raison d'être que dans le frêle esquif qui vogue inlassablement sur les flots meurtris de ma passion. Aujourd'hui j'ai le coeur fébrile, le souffle court et l'âme en pièces, je n'aurais pourtant de cesse de ne vouloir que ton bonheur, de n'espérer agir que pour répondre à mon destin, à mon éternité, ma vie nouvelle, celle-là même qui m'a conduit à toi dans la coupable certitude de nous unir pour les meilleures raisons du monde. Bien sur, il serait aisé de me reprocher vouloir te soustraire à ce qui te rend telle que tu es, ce qui te donne le droit de ne jurer que par cette négation assassine mais juste, ce rejet justifié de trop de sentiments, de trop de trouble et de pensées insolentes qui ne font, réellement, que perturber le sens satisfait donné à ton existence. Moi, je sais que c'est toi le sens satisfait donné à mon existence et c'est pour cela que je n'ai juré que par toi, par cette silhouette indomptable qui fait frémir chacun de mes sens. Pourtant me voilà seul, perdu, éperdu refusant ces larmes inutiles qui n'arrivent qu'à me rendre plus en peine encore que je ne pensais l'être. Aux vents malheureux des amours abattues, je crache les soupirs incendiaires, les murmures ébahis que je ne réservais qu'à toi et dont je fustige, aujourd'hui, les forces épistolaires qui ont glissé jusqu'à toi pour te porter toute la force et la rage de mon amour. Je n'ai de raison que de vouloir ce que tu veux, dussè-je en payer le prix le reste de ma triste vie, aussi je reste dans l'ombre incertaine de ton âme, troublante, affolante, merveilleuse mais interdite. Le courage me manque, pas la passion car si tu as soustrait le premier à la futile panoplie de mes comportements, tu as mis au monde la seconde, tu as fait naître, en moi, le principe même de l'adoration éternelle, l'abandon soudain et fabuleux de sa personne à une autre personne, juste parce qu'elle provoque et dévaste tout forme de pensées qui ne lui sont pas acquises. J'ai le droit de mes choix, et mon choix c'est toi, toi qui vit au sein de mon âme fourbue, de mon coeur usé et qui peut, seule, redonner forme humaine à ce que je suis devenu. Car, oui, je n'ai plus que l'aspect infâme d'un autre monstre oublié quand je suis sans toi et la grâce par laquelle tu fais de moi un être bon, bon et beau m'échappe à nouveau, me laisse au sommet glacé de ma solitude, cette compagne improbable que j'étais prêt à tuer pour toi. Je sais qu'il me faudra, pourtant, la rejoindre, qu'un matin délicieux et chaud où je me serais cru au commencement d'une belle journée, les enfers s'abattront sur moi parce que tu auras décidé de reprendre ta route, celle sur laquelle je t'ai croisée mais où je n'ai pas ma place. Alors voilà, je réponds à tes exigences et noie dans le pauvre feu de mes désirs ce quai merveilleux que j'espérais tant arpenter un jour. Je suis là, je serais toujours là et même lorsque mon fantasme n'aura plus que la couleur de la désolation pathétique de mon avenir, je serais là.
Il m'est toujours difficile de savoir comment prendre vos commentaires et vous savez pourquoi mais il est vrai que le déchirement est présent, toujours, finalement n'est-ce pas cette souffrance qui est devenue mon inspiration? Je me suis posé la question après avoir lu vos coms. Non en fait mon inspiration vient bien d'elle, de ma muse...
· Il y a plus de 12 ans ·arkhaam
Ce texte est un déchirement, il déborde de passion inassouvie et c’est douloureux pour le lecteur également de voir tant de pensées malheureuses. C’est tellement bien écrit et touchant en intensité que nous ne pouvons que participer et souffrir avec vous. j'aime toujours, chaque nouveau texte est une evidence
· Il y a plus de 12 ans ·Intrigante
Très bon style !
· Il y a plus de 12 ans ·baionnette-perse