Je souhaite une longue vie aux jours d'autrefois

Juliet

My dear, j'ai jeté tes fleurs dans la vague.
My tear, j'ai mes yeux en pleurs dans le vague.
J'absous ceux qui disent que je divague.
J'avoue que je ne peux ôter ma bague…
Toi mon amour, j'ai le regard perdu dans la neige de décembre.
À ton retour, je demanderai au soleil tendre de descendre.
À ton détour, j'ai confondu les flocons laiteux avec des cendres.

My dear, ton souvenir m'endort le soir,
mais referme mes paupières le matin.
My tear, dans mon désir de te revoir,
je m'enferme dans l'abri sûr du satin.
Je pense à toi et murmure tes mots,
me change en toi et perdure tes maux.

Mon cœur, sur le piano j'ai laissé la partition,
celle que j'avais consacrée à ta perdition.
Je suis toujours incapable de la jouer
tout comme je n'avais pas su déjouer
les émois qui t'entraînaient ailleurs,
loin de moi qui me voulais veilleur.

Il y a ton nom que je ne cesse d'appeler,
mais de lui je ne peux faire que me rappeler.
Il sonnait comme une chanson d'amour et avait ton visage,
m'étonnait comme il se faisait velours et si charmant présage
lorsqu'il s'emparait de mes lèvres qui tant t'aimaient,
quand tu accourais dans la fièvre que j'intimais.

Mon trésor, j'ai jeté tes fleurs dans la mer.
Tu as tort, ai-je dit en pleurs dans l'amer.
Demain s'empareront de moi les souvenirs de nous deux.
Mes mains ne chercheront que toi mais l'avenir déjà pleut.
Sur moi tombent les gouttes de la neige fondue ;
hécatombes des notes des arpèges fendues.
My dear, demain peut-être chanteront les touches blanches
qui sont le sourire que je t'offre et sans qui je flanche.

(écrit le 22 août 2011)

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