Je suis eux

J'ai mal au crâne. Je ne sens plus mes jambes. Je suis en pleine crise.
Je pensais que je ne pouvais plus éprouver autant de douleur en moi. Que ce qui m'était arriver était le maximum. Mais je me suis trompée. J'ai mal, j'ai l'impression qu'on m'arrache le cœur, j'ai l'impression d'être brûlée vif, je ne sais même plus si je respire. Je sens mes poumons se bloquer, mes entrailles qui saignent à la place de mon cœur déjà vidé. Tu me fais mal, tu me détruis.

J'ai le cœur qui cogne contre ma poitrine, va-t-il un jour se calmer ? Je n'en n'ai pas encore la réponse. Tout ce que je sais, c'est que peu importe la douleur, nous sommes obligés de rester là, pensif,  nous ne pouvons qu'attendre que la mort vienne. 

Je tremble.

Et ça recommence.
Je m'évade. Mon esprit se retrouve projeté dans les profondeurs de l'océan, il s'envole au-dessus des villes et des montagnes. Je devient ces gens heureux, tristes, mélancoliques. Je prend possession d'eux.

Je suis eux. 

Je ne sens plus mon corps. Plus de contraintes, presque plus aucune douleur. 

J'ai comme la folle idée que je ne suis plus. Je ne suis pas dans ce lit, je n'ai jamais été dans cette chambre d'hôpital. Je n'ai jamais été en colère contre eux. Je n'ai jamais été là quand ce fut notre fin.

Je ne suis plus.
Seule résonne en moi le monde.
Même s'il est cruel et égoïste, je ne peux pas m'empêcher de l'aimer, de l'admirer. Il est moi et je suis lui.

Tout se mélange, tout concorde.