Je suis Lyncée
lyncee-justepourvoir
Je suis Lyncée,
Poète en dérangement qui m'arrange
Et aussi réciproquement.
Je ne veux pas grand-chose ;
Je veux juste te parler.
C'est à toi que je parle
À toi et ton sourire
Je parle pour ceux qui se disent libres
Je parle aussi à ceux
Dont les sourires t'amusent
Ou t'effraient
Qui se savent enfermés
Chaque pas dans la prison d'autrui est un pas que tu ne vois pas dans la tienne.
Les pas de ta prison te bercent dans celle d'autrui
Oncarné par delà les incarnations du vivant
C'est à toi que je parle
Forçat de ta colère
Révolté, pris de vie
À toi comme à ceux qui t'enchaînent
Quand tu cries « vivre libre ou mourir »
Le fureur qui est en toi fait déjà le choix
Enchaîné à la vie, tu meurs
Je parle aux bons à rien
Aux prêts à tout
Aux foudres de guerre
De toutes les guerres
Aux parvenus
Comme aux biens nés
Je parle aux nouveaux riches
Aux nouveaux pauvres
Je n'oublie pas les anciens
Et je parle aux bourgeois, les petits et les grands
À ceux qui ont le pouvoir
Et à ceux qui le veulent
Je parle aux écorchés, aux cuirassés
Je parle à tous les moutons, aux solitaires
Aux penseurs et aux libertaires
Aux aliénés et à leurs docteurs
À mes sœurs et à toutes les sœurs
À ton frère et à mes parents,
Aux tiens aussi…
Avant même qu'ils aient la parole, je parle aussi à tes enfants et aux miens…
Je parle aussi aux indécis
Tout comme aux imbéciles
Sur mon clavier
Je parle en moi
À tous les hommes
Même à ceux qui ne m'entendent pas
Ou, qu'ils sont occupés à d'autres choses
Ou, qu'ils n'entendent rien
Je leur parle pourtant.
Oui, c'est à vous que je parle
À toi et lui… à eux là-bas et aux autres encore et en corps
Ô, je pourrais bien poser une question pour engager un dialogue…
Avec ce que j'entends…
Mais, je crains les réponses
Par là, je crains mon jugement des réponses…
De ne savoir que dire à la lumière et au fiel…
Que mon index barre la porte des mots qu'est ma bouche
Et pourtant, je ne veux pas me taire
Alors je dis
Je dis après avoir pesé de mon mieux
La mise en forme de pensées calquées des sens de mon
Intime
Que je t'adresse ; oui, à toi, aux autres et à elle…
En aiguillons sélectifs
Mes mots à moi
Que ne peuvent entendre tous
Et qui peuvent, indolores je le souhaite,
Au fond de toi, toucher…le vaste toi…
Qui les accueille,
T'inviter à dénicher ta propre boussole
Avec compas et carte vierge,
Sonder ton enfant à toi,
D'un pincement sec ou large, vibrer le lien de lui à toi
Que tu ne l'ignores plus enfin!
Procéder à quelques extractions
En un altruiste délestage
D'inutiles encombrants pour la route
Panser des plaies sur ton cœur d'estropié vers la mort
Que sais-je encore…
Si tu entends, c'est dans l'accueil
Si tu réponds, j'essaie d'entendre aussi
Ou rien
Si je te parle et que tu n'entends rien
Je n'y peux rien et toi non plus
Passons nos chemins qui un jour qui sait se croiseront Peut-être encore un temps
Merci de m'écouter quand tu le veux
Merci d'entendre si tu peux
Et aussi réciproquement.
Poète en dérangement qui m'arrange,
Je suis Lyncée
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Extrait de Douceur à l'État Brut p 147, VIIème partie Achève-moi
En voix sur http://lyncee.me/2020/01/je-suis-lyncee/
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· Il y a plus de 4 ans ·lyncee-justepourvoir
Merci pour ce texte, pour moi c'est un bijou, par ce que nous sommes multiples nous sommes un et parce nous sommes un, nous sommes multiples, l'unicité est un pas de côté! :0)
· Il y a presque 5 ans ·flodeau
Je te remercie infiniment FloDeau, ton appréciation me touche. Souhaitant que mes prochaines parutions sur cette plateforme puissent obtenir une telle adhésion de ta part...
· Il y a presque 5 ans ·Au plaisir
lyncee-justepourvoir