" Je suis venue te dire que je m'en vais. "

bambola

J'abandonne. Tu m'entends ? Je pars. Loin. Très loin. Tu ne réagis pas, tu ne réagis plus. Je fais partie des meubles, un vieux meuble poussièreux dont on aimerait se débarasser. T'aurais aimer toi que je reste là sans sentir le vent tourner, attendre comme une vache, qu'on m'enmène à l'abbattoir. Mais j'ai senti cette brise subtile, cette odeur horrible, ce froid sans espoir d'un nouveau soleil .. Tes refrains deviennent lourds, tu ne sais plus comment les chanter pour leur donner un soupçon de vérité. Tu n'y crois tellement plus toi même qu'il devient dure d'être crédible. Tes yeux sont vides quand tu me regardes, mon odeur ne soulève plus ton âme, mon sourire ne t'enchante plus, ma voix ne fait plus vibrer tes oreilles, mes mots n'appellent plus ton coeur, ma vie est devenue celle d'une étrangère. Ca y est, le moment est venu, le moment où ton indiffèrence me tue, où "nous" est un inconnu, où la vie se conjugue au singulier, où ton ailleurs est loin de moi. J'aurais cru que notre souvenir aurait succité un peu de respect, t'aurais peut-être même insuffler du courage, mais non & je suis là depuis quelques mois, à genoux, rassemblant les milles éclats d'un amour brisé, à subir ta distance, ton vide. Quand auras-tu le courage de me dire que l'amour est fini, que notre amour est mort ? Aujourd'hui, je suis venue te dire que je m'en vais. Oui, je vais te fuir comme on fuit un malheur qu'on sent arriver, non pas parce que la haine suit l'amour mais parce que je refuse de subir encore l'image que tu me renvois de moi même, de cette femme à genoux suppliant un encore impossible, un futur brulé. Tu m'as fait espèrer avec tes peut-être & tes envies déplacées. Aujourd'hui, c'est fini. Aujourd'hui, tu ne me rendras plus insipide, insignifiante, invisible, souillon. Je t'abandonne toa & tous les autres.


L'amour est impossible, c'est un conditionnel sans avenir.

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