Je voulais écrire un texte sur l'espoir...

Antistrophé

Le titre résume assez bien mon intention, dont la réalisation ne me dit pas quoi en penser...


Je voulais écrire un texte sur l'espoir...



Souris.

Ne souffre pas.

Apprends que même si ce sourire que tu affiches, même si c'est un sourire grinçant, cassé, brisé comme une épave dans un carnage de souffrance ; il ne se perd pas, rien ne se créera non plus pour le remplacer, il ne fera que se transformer en chose nouvelle qu'il n'appartient qu'à toi de décider.

Tu peux le laisser dans sa morose pensée ou tu peux vouloir le faire rayonner dans une apothéose de douceur. Tu peux décider de dégueuler tes idées noires mais tu peux aussi décider de les ravaler, leurs malheurs et leur goût avec. Voila ce qu'il faut que tu comprennes.

Car tu peux. Si tu veux tu peux te dire que ta vie est bonheur.

Que ta vie a atteint le summum du bonheur qu'elle pourra t'apporter. Tu peux imaginer cette illusion et y vivre.

Ou alors tu peux vivre dans ta vie tout simplement. Tu peux décider entre le palais d'argent et le palais de merde.


Tu peux décider d'apprécier la compagnie de ta très chère amie douleur mais tu peux la tuer aussi.


Tout comme pour tes actions, tu as le choix. Certains préfèrent se morfondre, d'autres espèrent et rayonnent.

D'autres rayonnent en cachant leur souffrance pour la réveiller une fois seuls dans la noirceur de leur chambre, d'autres encore les enfouissent pour ne plus les révéler au jour, dans l'espoir qu'elles ne ressurgissent pas d'elles-mêmes.


Le cacher pour après se dire : « j'ai peur. ».

Savoir que l'on a peur mais d'une chose que l'on ne connaît pas, que l'on ne connaît plus. Ces mots s'alignent sans peine, car j'ai peur. Comme vous tous, nous avons peur mais nous ne savons pas de quoi, c'est normal, tout être est d'une façon ou d'une autre condamné à la peur.

Nous pleurons, non pas de tristesse, mais de peur que ce qui nous a fait pleurer nous inspire. La tristesse n'est rien de plus qu'un autre mot qui sert à cacher la peur.

Quand une personne que nous chérissions meurt. Nous pleurons, nous nous disons rongés par la tristesse, ce qui est vrai. Notre peur s'est réveillée. Nous avons peur de ne plus pouvoir lui parler, de ne plus pouvoir la serrer dans nos bras, de ne plus pouvoir compter sur elle ou avoir la certitude de son existence en tête. Alors « faire notre deuil » est une sorte d'oublis. Nous souhaitons oublier ce qui n'est plus pour annihiler notre peur.

Certains ne font pas leur deuil, certains se rendent tous les jours sur la tombe de l'être absent et parlent, continuent d'entretenir un dialogue spirituel avec l'autre s'imaginant les réponses que ce cadavre sourd aurait pu donner.

Voilà encore deux façons de gérer l'espoir.


Espérer est un combat contre la peur et l'angoisse du futur.


Nous ne pouvons avoir que cela, nous sommes soumis au sablier de la faucheuse qui se casse et se répand sur le sol.

Nous sommes forcés d'espérer. Nous devons démentir cet avenir noir que le mot tristesse nous fait imaginer et prendre pour certitude.


La vie humaine ne peut être faite que de haut et de bas dans lequel s'entrechoquent des forces et des pulsions contraires. Le noir tombe des sommets pour se retrouver dans les vallées, engloutissant les cités rayonnantes de ce qui aurait pu être bonheur.


Alors libre à toi de traverser ces marais de putréfaction rapidement et de rester sur tes sommets avant que l'on ne te refasse plonger dans la boue.



  • Très beau texte qui décrit fort bien toutes les peurs, les douleurs de l'âme humaine. Oui, je vais sur leur tombe et je leur parle, c'est comme un baume sur mon coeur même si je sais que je ne les reverrais jamais, et sûrement pas dans une autre vie. Parfois, je leur demande un signe et je regarde le ciel et là, tout là-haut, la traînée blanche d'un avion qui vent de passer ... Et là, deux gouttes de pluie qui tombent comme deux larmes de la fleur sur le marbre ... Mais, je ris, souris, je vis !

    · Il y a plus de 8 ans ·
    Louve blanche

    Louve

    • Merci, et je suis désolé d'avoir évoqué de la tristesse chez vous... Je n'ai moi-même, pas encore vécu cette expérience malheureuse de la vie et je ne l'espère pas (c'est une phobie la mort pour moi, la mienne et celle de ceux que j'aime). J'essaie de me convertir à l'écriture de textes plus "joyeux", mais je ne peux pas enlever cette racine de douleur qui est contenue en moi.

      · Il y a plus de 8 ans ·
      Souffrance

      Antistrophé

Signaler ce texte