J'espère que tu as aimé

Neve Rosée

 _ J'espère que tu as aimé… Je l'ai écrite cet été, tous les jours où on ne s'est pas vu je les aient passés à composer cette chanson pour toi.

La première fois que j'avais joué devant quelqu'un, c'était devant lui. La première fois que j'avais chanté devant quelqu'un, c'était devant lui. La première fois que j'avais écrit une chanson d'amour, c'était pour lui. Le premier baiser, c'était lui. Mon premier vrai petit-ami, encore lui. Ma première fois, lui. Il était le premier. Le premier que je n'avais jamais aimé.

_ Alors ? Dis-je excitée de savoir ce qu'il pensait de mon travail dévoué.

Il se gratta la nuque nerveusement.

_ Willa… je crois que nous c'est terminé, répond-il en regardant ailleurs.

Je restai figée, dans l'incompréhension.

_ Pardon ?

_ Je ne savais pas comment te le dire avant qu'on se voit, mais j'ai rencontré une fille cet été et…

Je m'écartai brusquement. Mon cœur rata un battement. Il me dégouttait. A cet instant un milliard d'expressions passèrent sur mon visage. Tout devin clair.

_ Dégage ! criais-je de toutes mes forces en fermant les yeux.

Il ne semblait pas réagir alors je poussai son torse de mes deux mains. Il trébucha, fit tomber ma guitare, ce qui me mit encore plus hors de moi. Tout se passa au ralenti. La guitare tomba en même temps que mon cœur, en cognant le sol, et les deux firent le même bruit ; puis mon cœur s'en alla rouler dans la poussière sous mon lit.

Puis tout s'accéléra. Je poussai une seconde fois Tommy hors de ma chambre, il semblait perdu, affolé et je devais ressembler à une lionne enragée. Je lui balançai plein d'insultes du haut de l'escalier, je lui criai de ne jamais revenir, de ne plus jamais me parler, ou quelque chose comme ça. Il descendit les marches deux par deux et moi quatre par quatre, et alors qu'il alla remettre ses chaussures, je les attrapai  et les jetai violemment dans la cour. Il me regarda une dernière fois, je le poussai encore puis fermai la porte. Non sans qu'elle ne claque.

J'ai longtemps regardé ma main sur la poignée. Puis je suis montée lentement dans ma chambre, le pas lourd et tremblant. J'ai claqué la porte de ma chambre et me suis laissé tomber. Mon corps a gravité autour de la Terre avant de venir se heurter au matelas. J'ai crié, j'ai pleuré, je me suis arrêtée, j'ai re-pleuré, j'ai hurlé, j'ai injurié, j'ai encore pleuré et je me suis endormie à force d'avoir pleuré.

  • C'est dur la première rupture ... C'est vraiment bien retranscrit, bravo !

    · Il y a environ 7 ans ·
    Image

    littlerebel

    • C'est (PAS) du vécu ahah mais ça me fait encore plus plaisir du coup, merci !

      · Il y a environ 7 ans ·
      Brunett

      Neve Rosée

Signaler ce texte