JESSIE . Chapitre 15
Jp Scriblerus
Chapitre 15
Explications à Local-Poubelles.
Jessie avait entendu Sébastien descendre, remonter, hésiter sur le palier après le premier échange, après qu'il lui eût dit je t'ai apporté des croissants et qu'elle lui eût dit je crois que je t'aimais un peu. Puis elle l'avait vu charger les sacs poubelles avec Roberto et partir avec lui, Roberto le concierge un sacré vicelard celui-là. Mais considérant le degré de fornication qu'elle avait atteint il était paradoxal et osé qu'elle s'en indignât.
Elle et lui, Jessie et le concierge, participaient chacun selon ses intérêts et ses modalités particulières du même monde de la luxure.
Un matin comme elle descendait sa poubelle dans le local ad-hoc, il y était entré après elle, avait fermé la porte, il l'avait enlacée, l'avait plaquée contre lui, pris ses lèvres et passé sa main entre ses cuisses.
Elle n'était certes vêtue que d'un grand pull qui faisait office de nuisette et robe d'intérieur. Ne faisant qu'un aller et retour rapide, je descends à la cave-je-remonte, elle n'avait pas songé, et comme cela lui arrivait souvent, à se vêtir plus chaudement.
La jolie môme était toute nue sous son pull, et Alvaro-Gomez qui avait flairé depuis longtemps la femelle en Jessie, de sa main forçait sans scrupules les cuisses qui finirent sous la force mâle, sous la pression et la lassitude par céder et s'ouvrir un peu.
Il avait la chatte broussailleuse dans sa main et banda d'un coup. Alors il écrasa Jessie contre la porte, lui plantant son regard dans le sien, fièvreux et méchant : " Ah la petite salope, pas de culotte, tu m'attendais hein! tu aimes ça, ! "
Evidemment une chatte nue, pensa t-elle, ne pouvait être qu'une invitation au voyage pour un tel personnage, un assentiment pour une baise. Elle eût pu se concilier ses bonnes grâces en se soumettant, mais il lui répugnait et elle se refusait à faire entrer dans sa ronde un type dont elle savait qu'elle en aurait ensuite tout à craindre si elle ne lui opposait pas avec fermeté une résistance proportionnée.
Et puis n'était-ce pas un viol ? Il fallait qu'elle s'en sorte. Sans réfléchir mais avec sang-froid elle lui empoigna le sexe à travers l'étoffe du pantalon, elle l'avait déjà pratiquée cette prise avec l'un de ses vieux. Elle avait saisi l'organe comme il fallait, elle lui serra les testicules comme si elle avait voulut les lui briser, l'autre verdit, hurla, la lâcha, se plia, s'accroupit, irradié par la fulgurance de la douleur.
- Ecoute, lui souffla Jessie, ne recommence jamais plus et si tu recommences un jour je connais tous tes trafics, et ceux de ta négresse, je te dénonce et je te fais foutre à la porte de ta loge.
L'autre les mains au creux du pantalon essayait d'apaiser la douleur et glapit:
- Oh toi sale garce, ne joue pas les prudes, je pourrais peut-être aller raconter à ton jules que tu le rends cocu avec des vieux.
Elle fut surprise. Il vit cette surprise, comment savait-il. Il ne savait rien mais en expert de la vie, se mouvant dans un milieu interlope, il avait repéré en elle une femme très sexe dont intuitivement il lui apparaissait qu'elle devait exploiter son inclination au sexe.
Il avait fonctionné selon sa pratique, à l'esbroufe, et il semblait qu'il avait vu juste. Il se promit qu'elle n'en sortirait pas indemne. Jessie de son côté vit le défilé de ces pensées et se ressaisit. Elle prit sur elle, s'apaisa soudain, se décontracta et poursuivit, feignant d'ignorer la provocation de Roberto.
- En revanche si ça te démange tant que ça, mais pourtant t'as ta négresse, si je t'intéresse quand même, tu me le demanderas gentiment avec un billet de cinquante euros dans une enveloppe pour une baise, mais une baise propre. Tu la sors, je te branle, tu craches, mais ni dans ma bouche, ni dans mon cul, et dans ta loge.
Alvaro-Gomez commençait à recouvrer une respiration plus régulière toujours en proie à ses souffrances mais il avait parfaitement intégré le propos de Jessie qui confirmait son analyse et lui donnait acte de son incrimination. Jessie était bien une salope. Il se dit que ça suffisait pour ce matin. " J'ai compris " fit-il se jurant que ce ne serait pas ses derniers mots.
Jessie quitta le local, elle savait qu'elle venait de se faire un ennemi redoutable en la personne de Roberto Alvaro-Gomez Da -Silva. Alvaro-Gomez essaya de se mettre debout. La garce rugissait-il, reconnaissant qu'elle avait et aurait éventuellement de la répartie et évaluant qu'elle était à la hauteur des menaces qu'elle avait proférées mais retenant que ce faisant, révélant sa faille, elle lui avait donné les clefs d'entrée de sa personne.
Alors il jouerait serré. La perte de son emploi de concierge eût été la perte d'un logement aux frais de la princesse, la perte de la co-propriété, sa base stratégique de tous les liens, réseaux et couvertures qu'il avait su mettre en place depuis quinze ans, et de résidents dont il avait fait ses otages. Désormais il se méfierait de cette petite pute de Jessie qu'il entendait bien baiser un jour et plus tôt que tard, et sans sortir un euro.
Oui il avait fait de cette résidence un gisement de richesses inestimables, oui vraiment tant de monde dans cet immeuble rupin, tant de patrimoine inventorié, tant de secrets pénétrés, tant de potentiels à exploiter, et autant de monde qui n'avait pas intérêt à ce qu'il y restât. Considérant cet incident et la détermination de Jessie, dans le court terme, il redoublerait de prudence et il préserverait et consoliderait tout ce capital amassé depuis des années, garant désormais de son avenir et de sa fortune, n'en déplaise à cette petite pute.
En son for intérieur il rugit encore ; " Je l'aurai ! je l'aurai ! "
La salope ! elle aurait pu lui faire éclater les testicules très douloureux encore.
Il sortit du local poubelle encore plié en deux.
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24032013
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A Suivre :
Sébastien Villepou, le concierge de Jessie, et les parents Villepou.
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