JESSIE . Chapitre 5

Jp Scriblerus

Jessie l'étudiante vénale poursuit le récit de sa vie dissolue.

Chapitre 5

Un dimanche après-midi chez les Villepou.

   Je vous ai dit comment moi Jessie j'étais foutue. Physiquement. Ce physique sexy, disons-le, a concouru à me laisser glisser vers les choses du sexe. Du coup je joue, c'est selon, la garce ou la pute à votre choix, je me vêts très ajustée.

     Le jour où Sébastien a tenu à me présenter à ses parents, quand ils m'ont vue les Villepou, cette première fois, ça a été le choc. La mère m'a z'yeuté du sol au plafond, avant même que je lui tende la main, avant même que Sébastien ait dit : " Je vous présente Jessie ".

        Pourtant j'étais sobre, jupe noire au dessus du genou, pull col roulé sur seins soutenus par un wonderbra, d'ailleurs le père s'y est accroché d'emblée et il n'a pu s'en détacher. Il a des circonstances atténuantes considérant ce que je devine des seins de sa femme aux formes médusiennes dévitalisées par les ans et les désamours. Entre les siens et les miens il n'y avait pas photo. La vie.

     J'avais un fond de teint, et un rouge à lèvres très softs. J'ai joué le jeu de la prude, de la très polie bien élevée, j'ai châtié mon langage, après tout je suis une littéraire et ce n'est pas parce que je montre mon cul que je ne puis pas présenter un visage probe empreint de la pruderie des amours retenus et vertueux de la Princesse de Clèves.

        Donc ma prestation de fille cultivée a gommé mes exubérances physiques et adouci les traits fermés de la mère Villepou.

     Puis bon gré mal gré, les rites un peu coutumiers, régulateurs se sont établis, ont pris le dessus. Alors peu à peu ce fut l'institutionnalisation des déjeuners le dimanche une fois par mois alternativement chez les Villepou et chez les miens. Apéro, repas, sortie pépère ou télé l'après midi.

      Le père Villepou préfère les après-midis télé. Il n'a de cesse de me déshabiller du regard dès l'apéritif. Sébastien et moi nous sommes assis sur le canapé, le père et la mère chacun dans son fauteuil nous faisant vis-à-vis. Je ne le fais pas exprès mais il est vrai que j'écarte négligemment et inélégamment les cuisses, la jupe remonte haut, je n'y peux rien, ras-le bonbon, ras-la motte ou presque. Et inévitablement les yeux du père Villepou, yeux de chat perçants et non persan essaient de percevoir au fond du puits de mes jambes sous l'étoffe, la tache de ma fourrure pubienne qu'il espère à l'occasion de mes mouvements de jambes, et inévitablement la mère Villepou qui apporte les verres, les bouteilles n'est pas dupe, comme Sébastien d'ailleurs, gênée par l'hébètement de Villepou.

         Elle fronce les sourcils tout en ne pouvant s'empêcher elle aussi de laisser son regard courir puis tousse, et se racle la gorge pour rappeler tout le monde à l'ordre de la bienséance et moi à une pose plus décente. Jusqu'alors je mets un slip.

         Je m'amuse bien, j'aime aider madame Villepou malgré ses protestations, à faire le service, et je me lève, là le père et le fils dans un bel ensemble reluquent ma croupe que je m'efforce pourtant de tenir bien tranquille, et à laquelle j'interdis tout mouvement déplacé. Je m'amuse, un peu méchante un peu perverse parfois feignant de devoir ramasser un petit quelque chose tombé sur le tapis, je me baisse, et je vois, oui je " vois ", derrière moi des yeux guetter ma petite culotte, des mains imaginer la descendre, je pressens ces mêmes mains prêtes à enlacer ma croupe, ce jeu rend folle Arlette Villepou, oui elle se prénomme Arlette - l'on peut faire mieux mais à son époque l'on aimait bien les Arlette - ça la rend folle, je vais vous raconter.

   L'autre dimanche c'était le tour des Villepou. Sébastien et moi devions y passer la journée.

     Nous étions installés dans nos canapés et fauteuils tels que je le mentionnais précédemment, pour l'apéritif. Ma jupe était ce dimanche-là un chouilla plus courte qu'à l'accoutumée. Donc le père et la mère nous faisaient face. Le père Villepou a lâché tout de suite ses chiens d'yeux vicieux et là, délibérément, j'ai non pas relevé ma jupe mais je l'ai ajustée après un ample mouvement des jambes que j'ai longues, pour me mettre plus à l'aise dans le canapé, ce qui a carrément hameçonné Villepou.

     Croiser les jambes pour une femme demeurera toujours un subtil exercice. Immédiatement il a plongé entre mes cuisses et cru qu'il voyait ma touffe que j'ai fournie ai-je déjà dit, et il a pressenti ma chatte sous les transparences de la dentelle blanche du slip et la luxuriance sombre qu'elle masquait.

       Je l'aime ma touffe, je ne l'entretiens pas, elle fait partie de mon charme, de mes atouts, de mes senteurs sauvages. Odorante, sentant parfois la marée, elle affole. C'était pour le côté face, je décidai d'offrir mon côté pile.

       Alors j'ai fait mieux.

      Comme Sébastien était allé rejoindre sa mère en cuisine pour l'aider à préparer quelques toasts, j'ai fait le tour de la table basse, feignant d'ajuster les verres, tournant le dos à Villepou et me baissant à peine je lui ai flanqué l'air de rien mon cul à la figure. Je sentais mon slip qui s'était coincé au fond de ma raie. C'est à ce moment là que la mère Villepou est revenue suivie de son fils, tombant nez à nez avec mon apothéose sous le regard halluciné de Villepou le mari et père. Je me rassis posément et en toute ingénuité.

         Nos regards se sont croisés, les yeux d'Arlette Villepou m'ont vrillée et elle est repartie pour revenir une balayette et un ramasse-bourrier à la main, puis s'est mise à genoux feignant de balayer autour de la table basse je ne sais quoi.

       Elle était à mes pieds avec vue plongeante entre mes cuisses que j'avais écartées sous la jupe, sous les yeux effarés cette fois du père et du fils que le saint-esprit était loin d'inspirer en l'instant.

     " Mais enfin Arlette à quoi tu joues ? " fît le père quand même un peu outré par ce voyeurisme manifeste. " Qu'est-ce que c'est que cette manière ! ". J'intervins : “ Rassurez-vous Arlette j'ai un slip ." Alors Arlette se redressa et superbe fit s'adressant à son mari et à son fils :

         " Messieurs je ramasse et balaye les regards que vous laissez traîner et puis je voulais aussi comme vous voir ces profondeurs qui vous fascinent tant, je venais de surprendre le côté fesses, je voulais voir le côté face... Parce que vous croyez que je ne vois pas vos regards qui rôdent constamment autour de Jessie. Alors oui je viens les ramasser ces regards biaisés par en dessus par en dessous. Et vous Jessie avez-vous le sens de la décence, de la tenue, de la morale, il serait pour le moins séant et par respect pour Sébastien et pour nous que vous vous vêtissiez honnêtement alors même que vous nous accompagnez à la messe le dimanche et nous vous en savons gré. Mais je vais vous dire, aujourd' hui vous êtes limite pute ! "

     " Maman ! " s'écria Sébastien . " Arlette voyons ! " feignit de s'indigner le père Villepou qui se prénomme Françis sur son livret de famille mais qui se fait appeler Charles. C'est un gaulliste - Arlette et Francis les deux font la paire en termes de ringardise ! -

     " Ah vous ! suffit ! fit Arlette, vous êtes de gros cochons tous pareils ! ".

       J'ai tiré ma jupe sur mes cuisses la ramenant sagement sur les genoux, je me suis bien mise sur le canapé, jambes serrées les mains sur les genoux telle la jeune fille d'un pensionnat de bonnes soeurs suçant sa sucette à l'anis sous le regard de la mère supérieure écarlate. " Oui, madame ai-je fait, promis, je ne recommencerai plus, mais je ne pensais pas que .... "

       Arlette se demanda si c'était du lard ou du cochon, déconcertée elle me dit : " Oh ! appelez-moi Arlette et n'y revenez plus." Elle reprit le chemin de la cuisine ranger sa balayette et son ramasse-bourrier.

         Chez les Villepou ce que j'aime c'est le sens inné du sketch. Ce sketch-là me plût beaucoup. .

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