JESSIE . Chapitre 31

Chapitre 31

Tu es une vraie salope Jessie.

   Sébastien de retour de son travail ce vendredi soir 13 mai deux mille onze, décida de téléphoner à Jessie pour essayer une nouvelle fois de crever l'abcès, histoire de ne pas la trimballer trop longtemps au fond de sa conscience.

   Ne pouvaient-ils pas se revoir pour échanger, prendre acte de leur rupture, en adoucir les contours et convenir d'une relation amicale apaisée et cordiale. Et puis il proposerait de solder la liquidation du voyage et des fiançailles, le voyage d'ailleurs et s'ils le maintenaient comme dernière chance ? mais elle avait dit non, non et non ... Mais Charlène ...

   Sébastien avait la tête qui lui faisait mal, il n'avait pas de sentiments clairs, oh que le messe soit dite une fois pour toute... alors mettre à profit encore ce prochain week-end qui devait être parisien, mais en faire celui de la dernière chance et retourner à Nantes pour tenter de renouer en tapant à la porte de Jessie pour une explication conviviale.

     Mais Jessie il le savait maintenant n'était pas une fille que l'on pouvait retaper ainsi et dont on pouvait espérer une réconciliation sans qu'il faille avec elle contracter une contrepartie et alors où serait l'amour dans une telle arithmétique.

    Il l'appela. Il y eut un temps, l'on décrocha. Il y eut un silence. Il dit : " Allô, c'est moi, Jessie, Jessie allô tu m'entends ? ". Il y eut un silence et le silence écoutait le silence de Sébastien. Il crut percevoir comme un mouvement ou un murmure, on écoutait son silence, en faisant silence, en retenant son souffle.

   Sébastien Villepou tressauta, la voix était là mais une voix sourde, étouffée, qui essayait de reprendre sa respiration et qui se forçait au naturel. L'on chantonna. " Allô allo tu m'entends, est-ce qu'il fait beau temps à Saint-Raphaël, est-ce que tu m'attends, ta bouche où est-elle ? " Il y eut un rire puis " Que viens tu faire là " questionna Jessie ? .

   -   Ah Jessie merci ! tu es là ! Sébastien ravi et soulagé eut un sourire dans la voix, il la sentait soudain de nouveau si proche.

   -   Jessie si l'on pouvait se voir

      Il y eut un nouveau silence puis il crut entendre une espèce de gloussement, une forme de glapissement et soudain Sébastien eut peur, sa joie s'effondra, il commença à s'inquiéter.

   -   Dis Jessie tu es seule au moins ?

   L'autre ricana. Evidemment on ne peut remplacer mon chéri, elle ajouta : " ... mais lui succéder oui .. "

   Elle ricana de nouveau.

  -   Il faudrait que l'on se voit une dernière fois... .

  -  Aurais-tu fais ton break ? ça y est ! t'as été rapide dis-donc ! et maintenant on ferait le debreaffing ?

    Il y eut encore un silence, un long et lourd silence … puis comme un feulement très assourdi … Sébastien eut une sueur... Jessie tu n'es pas seule !

 -   Chéri, chéri, on peut être seule mais être avec quelqu'un !

 -   Tu es une vraie salope Jessie.

 -   C'est évident, mais ce n'est pas nouveau et toi tu es le fils d'un vrai salaud. Elle raccrocha.

   Il y a des peurs, des effrois qui vous blanchissent les cheveux d'un coup, quand Sébastien se regarda dans la glace de sa salle d'eau, il pâlit, il était vert.

                                                   µµµ

03052013 .

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    A Suivre

      La descente aux enfer de Charles Villepou

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