JESSIE . Chapitre 41

Jp Scriblerus

Résumé des chapitres précédents : Le vice a fait des ravages dans l'âme de la famille Villepou, les vacances d'été ont rasséréné les esprits mais le diable veille.

Chapitre 41

Septembre mois des vendanges.

    Septembre le mois des vendanges. Il y a un temps pour tout. Il fallut rentrer.

     Et chacun replongea dans sa réalité, à pas comptés, l'eau était froide.

     Chez les Villepou il y eut comme la poursuite de la rémission. Jessie Cassegrain fut soudain lasse des vieux, des queues, des culs, de leurs senteurs âcres, et se jeta à corps perdu dans l'écriture de son mémoire de fin de cycle qui obtint un seize qui lui regonfla le coeur et l'esprit et relégua au second plan ses déviances, elle valait donc mieux que d'être une pute, mais l'addiction est une maladie. En revanche son désir de sa venger de Sébastien Villepou qui l'avait quittée et de mettre à terre la famille Villepou était intact. Mais elle prendrait son temps.

   Sébastien Villepou venait de trouver un trois pièces à Paris. Il avait loué une camionnette et avec son père avait déménagé ses affaires de Nantes, et venait d'en terminer l'emménagement. Ils étaient allés faire quelques achats de meubles en kit chez Ikea, qu'ils parvinrent à monter après quelques énervements.

   Jessie Cassegrain envisageait à terme de préparer désormais son capes de Lettres modernes ne voulant plus entendre parler de Sébastien Villepou qui était revenu frapper à sa porte sans qu'elle lui ouvrit et qui venait ahaner sur sa messagerie. Elle l'avait marqué comme contact indésirable.

    Sur son répondeur Sébastien avait laissé le message suivant : " Jessie juste une fois encore afin que nous nous quittions bons amis ".

      Jessie conservait donc comme cible le père Villepou, elle irait jusqu'au bout de sa vengeance et le lapiderait et liquiderait à sa manière le contentieux de son ressentiment à l'encontre de la famille Villepou.

      Elle demeurait jalouse de l'éventualité de quelque liaison que ce soit de Sébastien à laquelle elle entendait faire obstacle, elle était rancunière et méchante et ne lâcherait pas Charles Villepou car elle ne voulait pas lâcher cette famille qui l'avait trahie à travers le break de Sébastien et l'obligeait à tout reconsidérer quant aux bases d'une vie normale et sentimentale.

                                                    *

     Depuis quelque temps Jessie Cassegrain se sentait bizarre, elle avait des remontées de nausées et avait pris rendez-vous chez son médecin traitant. Tiens, tiens se dit-elle, serait-ce ça...

   Sébastien Villepou passa une mauvaise première semaine de septembre à Paris. Il dit à Charlène un soir en faisant enregistrer à sa caisse deux bouteilles de jus de fruit et un pack de cinq tablettes de chocolat Poulain, il faudrait que l'on se parle. Oui je voulais te faire la même proposition il faut que l'on se parle, disons que j'ai à te parler lui dit Charlène en lui tendant son ticket de caisse. Ils se retrouvèrent à la terrasse du café " Le Bastille ".

   Charlène se livra. Elle avait repris son travail à la caisse du Monoprix de la Bastille et se laissait courtiser par Philippe Le Flochet un chef de rayon.

   Sébastien Villepou avait été non pas une passade mais une espérance gâchée, et elle le lui dit, Sébastien Nous, toi moi c'était trop pour moi, je ne peux plus suivre, quelqu'un m'aime que je crois aimer. J'aspire à une relation simple, qui apaise, pacifie, j'ai trop souffert de prises de tête, ce n'est pas ça l'amour.

   -   C'est bien Charlène je t'aurais aimée, mais c'est bien, sois heureuse.

   Sébastien vint de moins en moins à sa caisse et n'y vint plus du tout.

   L'on s'enflamme, l'on s'enivre de mots, l'on bâtit des chimères, mais l'amour pur n'existe pas, l'amour est une fable, il n'est que la fatuité d'un désir écrivait Balzac, l'on use les mots, l'on s'y épuise, l'on y gâche nos espérances, l'on s'y écorche les lèvres, l'on s'y déchire le coeur, l'on s'éteint, l'on devient cendre froide.

                                                 µµµ

11052013 .

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A Suivre

      Les affres et contrition du père de Sébastien, Charles Villepou.

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