Jeu et dépendance

elisabetha

Je déteste le mot vice. Il a quelque chose de funeste qui évoque tout de suite la culpabilité assortie des couleurs de l'obscène.
Hors puisqu'on traite le jeu de vice, je voulais le réhabiliter d'un point de vue "morale" même si ses conséquences peuvent être dramatiques quand il n'est pas maitrisé.

Quand l'amour de soi n'est pas au rendez vous, ni le désir en appétit, le jeu reste un moyen de survivre en gardant vivantes les émotions qui nous animent.

Gratter un jeu de la Française des jeux en espérant y trouver un trésor serait faire preuve d'imbécilité ou même de démence.
Ce qu'on le recherche avant tout c'est ce plaisir ludique de découvrir des jeux et des combinaisons de chiffre, en effleurant ainsi la fantaisie du hasard.même si ces jeux sont complétement programmés pour faire perdre le plus grand nombre.

Jouer aux courses est plus ambitieux, plus aléatoire, et allie la connaissance des chevaux, à l'attrait des combinaisons mathématiques. Des mariages heureux par exemple entre le 6 et le 12, le 2 et le 4, le 2 et le 12.

Entre les "ratages" et les quelques paris gagnants, pas d'ennui possible. La première chose qu'on satisfait dans le jeu c'est le masochisme de la frustration. Elle est permanente. Elle arrache des cris au même titre que le plaisir le fait de nos corps assouvis.

Ensuite le rêve. Spéculer sur une combinaison gagnante et la voir se transformer en réalité a toujours quelque chose de magique qui se renouvelle à chaque fois. Peut importe si le gain est "peu" la plupart du temps.

Enfin le jeu offre un abri tangible au sans fond de la solitude personnelle. Au sans fin de notre vertige du vide où l'on a si peur de se noyer dans l'inexistence de soi.


Voilà juste un petit effleurement des possibilités du jeu et de ses dépendances. Le jeu fait partie de ma vie de tous les jours, comme un compagnon sans visage mais dont la présence est plus réelle que virtuelle. Un compagnon qui m'offre ce luxe insensé de voir les heures passer à la vitesse du temps, au lieu de figer les heures dans un écrin de désespoir.

Que reste t'-il de tout cet argent dépensé, de toutes ces heures emplies d'ivresse? La certitude d'avoir vécu tous les jours, la force de continuer à vivre encore, quand les soucis vous transforment en un roseau de fatigue prêt à se casser au moindre souffle.Le sommeil est sa nourriture. Comme un soleil de nuit où l'on se réchauffe, et où on apaise ses meurtrissures.

Bonsoir chers amis lecteurs. J'espère vraiment que vous serez nombreux à réagir, ce qui voudrait dire que vous aussi vous êtes vivants.

  • cher psy
    je ne te connais pas assez pour savoir si ce texte t'intéressait. Mais je crois effectivement avoir témoigné tel que je le vis et rendu cela très "vivant". Moi à travers le jeu je vis une transcendance de ma solitude intérieure. Mais bon ce n'est que moi. Par contre j'ai vu que beaucoup d'homme y trouvent un succédané de sexe. Et s'enhardissent dans une vulgarité incroyable de vocabulaire.

    · Il y a presque 11 ans ·
    Bbjeune021redimensionne

    elisabetha

  • ah je suis ravie stephan d'avoir partagé ma deuxième passion avec toi. Jouer tout comme écrire, tout comme aimer, font partie de moi. L'écriture est aussi addictive que le jeu, mais moins onéreuse. moi ce qui m'a rendu plus accroc c'est que je ne travaille pas. Donc n'ayant pas d'argent à gagner seul le jeu peut me permettre des rêves même très simples.

    · Il y a presque 11 ans ·
    Bbjeune021redimensionne

    elisabetha

  • Je trouve ce texte particulièrement bien écrit ! Bravo ! CDC ! Je sens beaucoup de psychologie à travers ta plume fascinante et intrigante ! Le jeu, c'est divertissant et çà fait passer le temps mais comme très vite, çà peut devenir addictif ! C'est çà le côté obscure ! Plus çà plait plus çà peut devenir dangereux ! Moi, c'est le jeu d'échec qui m'excite intellectuellement tout en éprouvant du plaisir à jouer ! Pas de hasard possible !

    · Il y a presque 11 ans ·
    Mains colombe 150

    psycose

  • Le roseau plie mais ne casse pas. Le jeu est un déferlement d'hormones plus excitantes les unes que les autres. J'ai fréquenté les casinos, j'en ai des souvenirs incroyables puis j'ai arrêté. L'addiction pointait le bout de son nez... Pourtant aucune solitude non, juste l'excitation. Ton texte résume très bien une façon de se sentir en vie, bien écrit

    · Il y a presque 11 ans ·
    La main et la chaussure

    Stéphan Mary

  • ceci a été écrit pour un blog où il y a de nombreux commentaires. Ce qui explique ma dernière phrase.

    · Il y a presque 11 ans ·
    Bbjeune021redimensionne

    elisabetha

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