Jouer la comédie

aile68

Jouer la comédie sur une scène de théâtre c'est mieux que dans la vie, on y met tout son coeur, comme s'il y avait péril en la demeure, les choeurs chantent, accompagnent les comédiens qui se désespèrent de ne plus s'aimer. Quelle potion, quel venin les séparent au terme d'une longue errance au milieu des bois ensorcelés, enchantés? J'ai perdu mon amour, j'ai perdu mon âme si chère, loin l'univers, loin les étoiles, je m'endors sur ma couronne glacée, lasse, les yeux  éteints et le visage pâle. Ceci n'est que comédie, plainte lointaine, peut-être feinte, j'essayais de m'accrocher aux branches. Des bras qui se refusent, des regards qui se détournent, ceci n'est qu'un drame feint.

Cesser de jouer la comédie pour de vrai, est-ce possible, oui, me relever indemne, compter avec les autres qui nous accompagnent le temps d'une saison, dès qu'on met le pied dehors, on s'apprête à jouer la comédie de la vie, montrer qu'on a du savoir-vivre, choisir vers qui aller, tout en tenant compte de celui qui se fait discret, dans son coin, épuisé et pâle. Arranger les choses enfin, l'esprit au repos, déposer les armes et les souffrances, pleurs, larmes, sanglots, lâcher prise, potions, poisons et venins, se revoir par hasard et continuer sa route chacun de son côté, soulagé et léger. 

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