jouissance vengeresse 4 et fin

Nestor Barth

Deux jours plus tard, miracle ou pas, elle marche, trottine et son moral est au beau fixe. Elle parle Aquagym, fitness, et danse surtout,bien entendu. Et avec des animateurs qui tournent autour, plein de concupiscence.

--- Ce soir, dit-elle ce sera un grand soir.

Tout le monde est ravi, les petites tracasseries sont oubliées, pour l'instant présent et il est recommandé, précise t-elle à chacun de nous d'être agréable. Pour changer.

--- Merci mes amours tendant l'index en avant et en nous désignant l'un après l'autre alors que nous nous asseyons pour diner autour de la table habituelle :

--- Comme vous m'avez copieusement emmerdé, et je pèse mes mots, tous les trois pendant ce séjour, j'ai l'intention, de vous faire un cadeau.( de ses deux mains elle soulève sa chevelure abondante vers le haut puis la rabat sur le coté pour lui donner cet air ravageur et un peu pute dont elle raffole ) . Et pourtant Dieu sait que vous ne le méritez pas, et vous le savez assez, alors que vous n'avez, vous les deux filles, cessé d'accepter avec un plaisir non dissimulé les avances de mes deux maris pour finalement copieusement copuler sans vergogne à mon insu. Des vaches, que vous êtes. Rien que des vaches bornées, rongées par vos fesses enflammées.

– Si tu n'as pas pu le retenir c'est qu'il avait de bonnes raisons ! Tu as été une femme incapable de jouer ton rôle. Même pas capable de satisfaire un homme, a t-on vu cela ? Déclara Danielle d'un sourire ravageur.

– Alors c'est un cadeau empoisonné que tu vas nous offrir, ai-je ajouté sans réfléchir ?

– Tu verras bien, chéri.

J'ai compris qu'elle a trouvé la solution et que l'heure de la vengeance est arrivée. J'ai eu le temps de me préparer mais aurai-je la vivacité d'esprit pour supporter la surprise qu'elle va me concocter ? Peu importe, je me sens prêt à affronter.. Comme elle parait décidée ça va devenir intéressant.

Bernard, c'est le chef de village, passe à ce moment devant notre table :

Viens, Bernard, s'il te plait, se précipite Libelle. Tu connais mes amis, comme moi. Ce soir c'est la fête et un grand soir. Veux-tu être gentil de faire apporter les bouteilles de champagne que j'ai mis de coté.

Bien sûr, de suite. Passez une bonne soirée. Il s'éclipse.

La salle à manger s'est entre temps vidée de ses clients. Restent quelques employés à desservir les tables. Nous restons ensemble, seuls dans ce vaste espace, dans la pénombre. La lumière du plafond jète ses rayons fades sur nos visages pâlis, accusant la fatigue de chacun et surtout l'inquiétude qui se lit dans les yeux effarés de mes deux amies. Nous nous regardons un instant, étonnés de voir Libelle s'apprêter à attaquer, le visage tordu et l'esprit concentré, les muscles du cou tendus révélant une tension nerveuse intense. La gorge va t-elle graillonner et des flèches empoisonnées jaillir de ces yeux bouffis ?

Je sais qu'elle va répondre à mon effronterie d'une accusation meurtrière à l'encontre de ces deux maris. J'avais plus ou moins blagué mais je bave au plaisir d'une vengeance de femme. Danger ? Qu'importe ! Si ce n'est une pointe de regret d'avoir entrainé mes deux amies dans un guet-apens certain.

– Bon, je commence, annonce Libelle, d'un air résolu. Vous deux les filles, dit-elle en durcissant un regard de tigresse à l'affût, votre attitude inexcusable à mon égard vient de ce que vous êtes jalouse à en crever. Je suis plus belle que vous, et vous périssez de dépit en voyant que Nestor ne s'intéresse qu'à moi. Et vous ne tarissez pas d'éloge sur vous-même croyant que nous allons gober vos sornettes. Vous camouflez votre jalousie par des histoires franchement médiocres. Ridicules, que vous êtes.

– Tu exagères. Cela devient indécent, interrompt Rosette outrée.

– Laisse-moi terminer et ferme-la, chérie. Quant à toi, Nestor, tu parais bien élevé mais en apparence seulement ; tu essaies de ménager les tracasseries de l'une et l'autre pour arrondir les angles et laisser régner une entente cordiale. C'est bien à ton honneur cependant tu as la fâcheuse manière de t'intéresser de trop près aux problèmes intimes des personnes que tu apprécies en réveillant de tristes souvenirs. C'est bien une manie d'écrivain que de constamment vouloir réveiller les vieux démons afin de mettre en évidence les contradictions de chacun, pour mieux garder ton influence. Ce petit manège ne m'a pas échappé.

Les bouteilles de Champagne sont arrivés dans leur seau glacé et le serveur nous en sert une coupe.

– Je bois à votre santé, à tous les trois. Prenez du bon temps, ça risque de ne pas durer ajoute t-elle.

– Quoi, des menaces maintenant, ajoute Danielle, les yeux exorbités et rouge d'angoisse ? mais qu'est-ce qui te prend ?

– Tu vas voir c'est beaucoup plus sympathique que tu crois.

En réalité vous ne savez pas complètement qui je suis. Alors je vais vous expliquer : Vous savez déjà que je possède des parts d'une importante société de production de films. Quelques grands films ont été produits que vous connaissez. Et j'ai décidé, puisque l'occasion se présente, de placer deux millions d'Euro supplémentaires afin de devenir propriétaire majoritaire de cette affaire. Ce n'est pas fini. Mais resservez-vous de Champagne, vous allez en avoir besoin pour vous remonter le moral.

--- Oui j'ai hérité de grosses sommes d'argent de mes deux maris. Vous vous en doutiez mais n'étiez pas sûrs. Maintenant vous le savez.

Vous, mesdames, vous profitâtes des bienfaits charnels de mes deux maris ce qui n'est pas mal, connaissant ses capacités. Il faut bien qu'ils servent à quelque chose, ces hommes n'est-ce pas, avez-vous professé et le partage ne vous a jamais vraiment gêné, et cela développait vos orgasmes.

--- Mais comment as-tu su ? S'exclame Danielle

--- Je suis télépathe, j'ai un sixième sens qui ne m'a pas trompée. Mais n'oubliez jamais qu'une femme bafouée devient un animal dangereux.

Elle continue :

J'ai décidé d'acheter à Nestor les droits sur son livre pour la production d'un film, dont je confierai la mise en scène à un de mes amis réalisateur américain, spécialiste des mélodrames. Je t'offre un million d'Euro, pour réaliser les dialogues du scénario et agir en tant que conseiller technique et un rôle peut-être, enfin on verra, ajoute t-elle en me regardant

de coté, l'œil malin.

Elle s'est arrêtée, le temps de boire une coupe et de se resservir, puis se passant les deux mains pour lisser son abondante chevelure brune méchée de blond, elle reprend son souffle pour continuer après avoir avalé une pilule et m'en donner une que j'avale, sans chercher à savoir :

Je veux que Nestor m'épouse, il sera mon troisième mari. Il est beau, il me plait.

Ah Ah, fais-je d'un râle tonitruant, laissant éclater un rire convulsif.

Tout cela est consigné dans un contrat que voici, en sortant avec vigueur de son sac une liasse de papiers pliés qu'elle lisse soigneusement de la main. Je viens de les recevoir de mes avocats à Paris. Tout y est inscrit, rien n'y manque.

Une dernière chose, cependant. Certes Nestor, tu as la choix d'accepter ou de refuser. Mais c'est un tout que je propose. Le film sans mariage n'est pas concevable. Le mariage sans le film non plus et pour tout dire, le film et le mariage ne sont pas négociables. C'est en fait, très cher, à prendre ou à laisser. Maintenant si tu refuses mon offre, tu dois savoir que tes deux amies, ces bonnes copines aux petits soins pour toi, toujours prêtes à souffrir tes désirs, et je ne cherche pas à savoir jusqu'où elles seraient capables de se sacrifier pour te satisfaire, vont succomber au poison que tu leur as injecté. Tu as cinq minutes pour te décider, Nestor. Si tu acceptes, elles seront libres, saines et sauves.

– Si je refuse, Libelle, tu veux dire que ces deux femmes vont... mourir. ?

– Absolument. Ainsi que tu en as décidé.

--- Quoi ? Mais je n'ai rien décidé ! Qu'ont-elles fait pour mériter un tel châtiment et quel poison ai-je inoculé dans leurs veines ?

Nestor, tu oublies la seringue.

Quelle seringue ?

Celle que tu as utilisée pour introduire un poison dans ces bouteilles de Champagne en passant l'aiguille à travers le bouchon.

Mais je n'ai rien fait de tel. Et pour quelle raison l'aurais-je fait. C'est ridicule. Je ne leur veux aucun mal à mes deux amies. C'est stupide. Enfin voyons vous deux, dis-je en me retournant vers Rosette et Danielle, vous savez bien que je ne pourrais jamais commettre un tel forfait.

Bien sûr que si, ajoute t-elle vivement et tu le sais. J'ai un témoin Bernard, le chef de village. Hier soir, Nestor, je t'ai demandé d'aller remettre ces deux bouteilles dans le frigo de la salle à manger à coté des vins rosés.

Exact ou pas ?

– Oui effectivement. Mais je n'ai rien fait d'autre que de mettre ces bouteilles au frais.

Nestor, voyons, ne nie pas. J'ai ici la seringue avec les marques diverses de tes doigts, de belles empreintes y sont visibles à l'œil nu avec dedans des traces de ce poison que tu as injecté. Alors ne fais pas l'innocent. Cela te convenait puisque tu m'avais avoué, j'en ai l'enregistrement, ici, en indiquant le magnéto, que les agressions verbales, puis physiques de tes deux copines sont quotidiennes et cela tant qu'elles n'auront pas assouvi leur concupiscence de la chair en faisant l'amour avec toi. Que pour toi, elles sont des copines, et tu n'éprouves aucune attirance physique pour ces femmes, que tu aimes bien, certes mais pas au point de forniquer comme une bête.... elle respire une grande bouffée d'air avant de reprendre :

--- Et écoutez bien cela mes jolies, tu as avoué, Nestor, que ces provocations sexuelo-obsessionnelles permanentes t'inspirent une névrose meurtrière. Tu l'as dit Nestor. C'est là-dedans, crie t-elle en montrant l'enregistreur et en tapant sur la table.

Elle fait tourner le magnéto. Et l'on entend ma voix reprendre exactement les termes qu'elle vient de débiter.

– Alors c'est ça ta vengeance ? Mais Libelle, sois sérieuse, j'ai dit cela en plaisantant. Et puis, tu as bu maintenant ce Champagne, je l'ai bu également. Nous l'avons bu tous les quatre.

– Trop tard. Tu as, toi comme moi, avalé cette petite pilule tout à l'heure. C'est l'antidote au poison. Elles, non.

– Donne-nous cet antidote, Libelle, je t'en supplie, implore Danielle. C'est une folle, ma parole. Mais ce n'est pas possible de se laisser aller à une telle atrocité.

Pour vous Mesdames si Nestor ne signe pas le contrat que je lui mets sous les yeux maintenant, il vous reste trois minutes, l'antidote n'aura plus d'effet. Dans trois minutes, si vous n'avalez pas cette pilule contenu dans ce boitier, il vous restera trente minutes à vivre. Vous commencerez par avoir d'affreuses souffrances aux intestins, à l'estomac et vous éprouverez une soif inextinguible. Vous boirez des litres sans arrêt et plus vous boirez plus la soif sera grande. Vous vous tordrez avec d'obcurs cisaillements des intestins, tels des serpents constricteurs qui les emprisonnent jusqu'à vous ouvrir le ventre pour en extirper vos entrailles.

Et elle récite, les bras en avant, les mains tendues, dans une expression mêlée d'un profond effroi et d'extase mystique :

« Vous voyez ce que c'est l'esprit, la force, la puissance de l'esprit. On se creuse, on se dilate la jugeote. Autour de soi ce ne sont que des ragouts dégueulasses de débris organiques, une marmelade de délires en compote qui suintent et dégoulinent de toutes parts. Ce qui en reste de l'esprit, on en reste grotesque, ridicule et on en devient méprisant. »

C'est ça hein, vous les deux petites bourgeoises , ce que vous dites de moi, je le sais, vous fatiguez pas. Vous êtes gluante de mépris à mon égard. Y a qu'à voir vos yeux exorbités, votre fierté n'a fait qu'un tour mais il n'en reste subitement rien. Rien de rien. Et par un fait du hasard, il a fallu que ce soit celui que j'aime qui vous châtie. Il y a dans la vie, de ces circonstances troublantes qui vous exonèrent d'accomplir la peine à infliger à ceux qui vous dégoûtent.

Je bondis de ma chaise.

– Écoutez toutes les deux, dis-je en me levant brusquement, je vais me sacrifier. Je dois vous sauver mais vous savez que dans ce cas, en me mariant à cette furie folle à lier, je signe mon arrêt de mort. Vous êtes prévenues. Son troisième mari que je deviens rejoindra alors les deux premiers qu'elle avait assassinés. Je vous remercie de m'avoir fait connaître cette mégère funeste. Beau cadeau, en vérité.

Rosette intervient alors avec une prestance que nous ne lui connaissions pas :

– Nestor c'est ton problème et d'après ce que j'ai entendu tu vas mourir de toute façon, car si tu n'acceptes pas sa demande, tu seras pris par la justice. Je t'avais dit de ne pas t'occuper de cette saleté d'handicapée. Nous ne sommes pas concernés par tes problèmes avec cette dérangée fanatique. Alors signe !

Voilà le contrat.

Libelle le fait glisser devant moi en le jetant.

Je le regarde et m'apprête à le lire, un stylo en main. Mais je n'ai pas eu le

temps. Rosette se penche vers Danielle et lui chuchote quelques mots, puis avec une soudaineté étonnante, je les vois se précipiter sur Libelle, un couteau à la main. Rosette lui a mis la couteau sur le cou, Danielle dans le ventre et hurle :

– La pilule ou on t'étripe sur le champ.

Les deux femmes sont au bord de la crise, les yeux rouges et en larmes, d'une fureur qui ne permet plus d'éviter l'irrémédiable.

Libelle est statufiée, n'osant plus faire un geste mais tente avec douceur de calmer le jeu :

– Ecoutez-moi les...

– Je compte jusqu'à trois, glapit Rosette qui a légèrement enfoncer la lame sur le cou d'où jaillit quelques gouttes de sang.

– BERNARD ! crie Libelle d'une voix tonitruante.

STOP! crie Bernard qui arrive en courant. Laissez tomber vos couteaux, je vais arranger l'affaire.

Pas question renchérit Rosette, elle va d'abord cracher son fiel, cette salope.

Il prend avec douceur les deux agresseurs par le bras pour les entrainer un peu à l'écart de Libelle. Bernard leur fait face et s'adresse à elles en termes posés :

Laissez-moi faire, je vais débrouiller cette malheureuse histoire, faites-moi confiance toutes les deux, s'il vous plait, calmez vous juste un instant et si vous n'êtes pas satisfaites avec ce que je vais vous dire, je vous laisse l'égorger comme un cochon.

Bernard recule d'un pas, tend les mains en avant comme s'il veut apprécier le tableau auquel il vient de passer les derniers coups de pinceau. Il claque alors des mains copieusement :

--- C'est vraiment parfait, Libelle, tu as été merveilleuse et vous trois également vous avez joué votre rôle parfaitement. C'est ainsi que vous devez faire votre représentation demain, lors de la soirée spéciale 'gentils membres' où plusieurs groupes vont avoir à se produire sur scène devant tout le village. Le prix d'une semaine offerte au club à l'île Maurice est prévu pour le groupe qui sera élu le meilleur dans une scénette. Vous avez vos chances, vraiment. Merci à tous les quatre.

Nous tombions tous des nues exceptée Libelle bien sûr, elle avait tout combiné. Cette extrême tension fut suivie d'une liesse délirante.

Mais il n'y a vraiment que mes deux amies qui soient d'une allégresse débordante. Elles reviennent de loin ou pourrais-je dire, elles l'ont échappé belle car je suis le seul à savoir de nous trois que Libelle ne jouait pas.

Je la regarde du coin de l'œil mais je ne rigole plus. Elle non plus. Elle a l'air d'un chien battu. Elle a perdu mais j'ai bien failli me faire posséder.

--- Tout était bien monté. Tu as failli gagner mais c'était sans compter avec la hargne de tes deux amies qui ont encore des ressources.

J'ai failli me faire avoir, par une femme. Cela aurait été la première fois de ma vie.

--- Ne t'inquiète pas cela viendra un jour. Evite de jouer au feu avec les femmes car à mon avis tu n'es pas à la hauteur. Si tes deux amies n'étaient pas venues à ta rescousse, je serais en train de te tenir au bout d'une laisse et le collier serti de diamants à l'extérieur aurait lacéré ton cou par les crocs

intérieurs. Je t'aurais laissé à peine respiré. A une prochaine fois, chéri et sans rancune.

--- C'est ça à une prochaine fois.

Mes deux amies n'ont jamais rien su de la réalité et ce n'est pas moi qui allait leur dire ce qui s'était vraiment passé. Je ne veux pas avoir en plus l'air ridicule.

Pour parodier Orson Welles, et comme j'ai souhaité un '' happy end '' mais que cela dépend quand finit l'histoire, mes chers amis, j'arrête ici ce récit.

  • Je vais bien merci. Oui je vais au festival dans le cadre des films projetés hors compétition, qui ont toutes les années été excellents. Et c'est le cas cette année avec des projections de films australiens et néo-zélandais.Remarquables.Ces films jugés tous exceptionnels ne sont pas commercialisés !! Comprend qui pourra ! C'est comme pour l'écrit, la littérature. peut-on comprendre ce qui est primé ?

    · Il y a presque 11 ans ·
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    Nestor Barth

  • Bonsoir nestor.

    Je ne vous voyais plus. Comment allez vous?

    Irez vous au festival?

    · Il y a presque 11 ans ·
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    Helene Bartholin

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