Jour d'élection

aile68

Avoir un jardin secret comme un grand parc avec au sol un parquet couleur miel, c'est chaud, rassurant et beau, mêler les joncs aux roseaux comme on l'a toujours fait dans les livres de lecture, apercevoir des canards dans la mare, je ne savais pas que mon jardin était si apaisant. Il ressemble à une image paisible, une journée au soleil avec des chapeaux de paille et des lunettes fantaisie. C'est le début de l'été, des grandes vacances même,  y en a qui chantent soulagés et heureux, la télé fait son job, son show, parler et faire parler, jouer la comédie, divertir, et tutti quanti. Difficile parfois de garder un esprit critique, on ne sait que croire parfois, et puis on se lasse ou l'on reprend espoir, y a à boire et à manger.

Entre idées et idéaux, rêves et réalité, la vie va, moi je suis une idéaliste, paraît-il, je fais de petites choses ou de plus grandes, en coulisse de préférence mais ce n'est pas le plus important. Par rapport à la politique, je suis parfois nonchalante, je préfère, c'est une sorte de défense, une façon de prendre du recul. Je ne suis pas remontée comme certains, je n'ai pas la gnac, je vais, je va, avec des hauts et des bas. Ce matin j'ai rencontré pas mal de personnes âgées qui allaient voter, ils en ont connu d'autres des contextes difficiles. J'aime le terme "contexte", c'est un début d'analyse d'une situation donnée, il y a eu tant de contextes historiques dans la vie, je connais quelqu'un qui saurait bien en expliquer certains, il pourrait être un ami même, pas seulement pour ses connaissances en histoire, mais parce que c'est quelqu'un de gentil...

Yves Duteil qu'on prend d'habitude pour quelqu'un de gentil a dit un jour qu'on ne pouvait pas être gentil et faire de la politique, il a bien fait de dire cela. Non qu'il soit un méchant patenté, c'est quelqu'un de très intelligent avec une grande âme de poète. Il a écrit des textes d'une grande sensibilité sur je ne sais plus quel sujet, ma mémoire me fait défaut quelque fois, mais quand je pense au moment où je les lisais quelque chose me porte vers le haut, me happe, c'est édifiant. Cependant je me souviens de la très belle chanson "Au parc Monceau", mélancolique à souhait. Elle me fait penser à un discours de Michel Rocard, enfin à un extrait qui m'a beaucoup marquée. Il parlait d'un père de famille qui se promenait dans un parc avec son fils et qui n'avait pas de quoi lui offrir une glace, enfin c'était quelque chose dans le genre. C'est allé droit dans mon coeur. Ma mère était quelqu'un de très généreux, elle n'hésitait pas à avoir recours au système D, et comment dire, nous étions de condition modeste. Un jour, elle nous a emmené à la foire mon petit-frère, ma meilleure amie et moi. Pour dépenser moins d'argent, elle nous avait fait des pop-corn qu'on a mangé à la foire, et nous étions tous contents, car nous nous contentions de choses simples, nous savions ce qu'était l'essentiel, une mère qui nous aimait, la famille, l'amitié et la joie d'être à la foire. C'est tout simple comme histoire mais elle est édifiante comme un texte de Duteil...

Je crois que je n'ai pas tellement changé depuis, enfin ce que je veux dire c'est que ma mère nous a donné à mes frères et soeur et moi, de belles valeurs que nous n'oublions pas et que nous gardons à vie. Ces valeurs nous ont construits dès l'enfance, et puis en grandissant le monde est devenu plus complexe, plus compliqué... Ainsi va la vie...

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