Journal aléatoire d'un alcoolique en sevrage

lafaille

Jour n°18

Le soleil m'a brûlé la cervelle. Hier, je suis resté 3 heures sur un banc, allongé, Fout-Le-Camp à mes pieds. Réveillé, j'ai cru un instant que mon cerveau allait éclater dans un bruit assourdissant d'un accident de voiture au loin. Mon chapeau de Cowboy sur le banc humide, et mon chien me regardant et soufflant dans le vide. Il adore souffler mon chien, on se ressemble. Une jeune femme courre le long du lac, épilée. Je m'étire, me gratte le dos, caresse Fout-Le-Camp, debout, je mets mon chapeau. Une pluie de piécettes jaunes dégringole sur moi, on m'a pris pour un clochard. Ce n'est pas la première fois. Je ne suis pas étonné, je reprends ma route, le soleil a fondu, et le vent s'est levé. Mon mal de crâne s'est estompé, j'ai envie d'alcool, je me retiens, 18 jours, tu ne vas pas craquer maintenant. Ça serait con. Et après. Putain merde, vlà ma propriétaire, 6 mois de loyer en retard, elle va m'arracher les yeux. Et les manger en bouillon. Je prends mes jambes à mon cou, Fout-Le-Camp l'attaque. Il n'a jamais aimé les propriétaires. Enfin Fout-Le-Compte, t'es un vrai cliché, des proprios sympa, ça existe. Bon il va falloir que je la paie. En nature. Pas le choix.

Signaler ce texte