Journée banale

petitepepite

Sur la table, une tasse de café froid traîne encore. Il est 9h00 à peine, indique le réveil : la petite se réveille.

Elle dépose sur un plateau du pain et de la confiture. La bouteille de jus d'orange se vide un peu. Tout est maîtrisé, presque automatique. Elle sort sur le balcon, l'odeur de la ville emplit ses poumons.

Elle termine de se préparer, attrape sa veste, noue son écharpe et court vers le métro. Dehors : la pollution, les embouteillages du matin, le feu rouge de la deuxième avenue, des bruits de klaxon, sa cigarette qu'elle allume négligemment. Ainsi commence une journée banale dans la vie de la petite.

Elle arrive à la fac pour le cours de 10h30. Sa vie à l'université n'est pas très existante, elle aimerait souvent être ailleurs. Elle rêve de voyages, de Copenhague à Rio de Janeiro. Elle envie ces gens autonomes et détachés. Mais elle reste, elle tape machinalement sur le clavier de son ordinateur.

Au fond elle aime cette grisaille bretonne, ces gens autour d'elle, cette routine métro-boulot-dodo. Elle aime ce train de vie ponctué de dessins et de films. Elle aime ce café partagé avec ses copines, le lundi et le samedi. Elle aime ces garçons autour d'elle, qui la surprennent, qui la font sourire.

Elle aime cet appartement dans lequel elle se sent apaisée et rassurée. Quand elle rentre, elle entend l'eau du thé qui frémit, la musique du salon et la machine à laver qui ronronne. Enfin, elle claque la porte : ça y est, elle a retrouvé son cocon. Elle aime ces bruits habituels, c'est rassurant. Si elle tend l'oreille, elle entendra même le téléphone de la voisine qui sonne pour la quinzième fois aujourd'hui. Elle s'y sent bien, dans son appartement, parfois trop. La petite a tendance à fuir le dehors pour rester enfermée.

17h00 : elle ouvre ses livres. La Constitution, le code civil… Elle ne comprend pas toujours cette passion pour le droit, ses parents en doutent d'ailleurs parfois. Les échecs, elle connaît. Elle est parfois déçue d'elle-même. Mais elle se relève.

Fin de journée, le dîner. Les verres de vin s'entrechoquent, les couverts font du bruit, les débats n'en finissent plus. Le soleil s'abat sur la ville. Le téléphone de la voisine sonne encore.

Une journée banale, finalement.

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