Joyeuse félinité

Aloysius Isidore Dambert D'eaucloret


Par une soirée tiède et odorante, par hasard, je vous ai vues.

Dans un jardin au clair de lune, félines, vous vous cherchiez.

Je pus entendre : « Belle amante d'où viens-tu ? Où repars-tu déjà ? »

Soudain, tu lui passas la main dans la vigueur onduleuse de ses cheveux.

Tu regardas son visage adorable, puis tu l'embrassas langoureusement.

Je t'entendais boire goulûment ses gémissements à même ta bouche.

Entre le galbe clair-obscur de vos jambes, vos mains se cherchaient

Et puis, vite dévêtues, vous vous êtes étendues, elle sur le ventre,

Que tu puisses plaquer tes seins contre la griffure tiède de ses côtes.

Elle fêtait ta nuque à petits coups de langue à la racine même du cheveu.

Il me sembla que tu lui serrais jusqu'au supplice ses poignets dans le plaisir.

Tu perdais sans fin la tête et partis dans ses cheveux tièdes et infinis.

Capricieuse fille nue comme un sourire, vêtue de l'ombre d'un seul diamant,

Tu repassais ta main sur son éclatante nudité barrée d'un bref triangle noir.

Tu goûtais à l'infini le doux alcool de ses cuisses et le sel de leur pli.

Belles, vous étiez, sein contre sein, dans les bras l'une de l'autre brisées.

Épanouie, tu soupesais l'astre électrique de ses cheveux, en aspirant sa langue.

En déposant un baiser sur son épaule, la veine de ton cou tapait à son oreille.

Heureux, je vous laissais en pensant au supplément d'âme des amours saphiques.

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