Joyeux non anniversaire!

Christophe Hulé

Un an de plus c'est déjà ça d‘gagné, enfin ça d'moins à faire.

Cette histoire de verre à moitié vide …

Enfin quand le verre est au 3/4 vide c'est quand même un dilemme.

Si encore il y avait une récompense au bout.

Il y a du bonheur partout pour qui sait regarder loin ou autour de soi.

Mais en plus d'être complètement myope, j'ai beau faire, je ne vois rien ici ou là-bas.

Je ne sais pas si le bonheur est un don ou un apprentissage.

Je soupçonne beaucoup de faire semblant de s'y connaître, car dire qu'on est malheureux, c'est avouer qu'on a raté sa vie, et comme la majorité s'accroche à cette fable, la vie sociale n'étant que compétition, on suit la troupe des moutons de Panurge.

Benjamin Franklin et Marc Aurèle, peu importe, le devoir et l'acceptation de ce qui ne dépend pas de nous.

Par exemple, si mon Chef est un gros con mais que je fais le maximum au boulot, mon Chef restera toujours un gros con, ma conscience professionnelle dépend de moi, mais la connerie de mon « Supérieur » lui appartient et, sauf miracle, ne risque pas d'être sanctionnée.

Il en a toujours été ainsi, faire des révérences et, surtout, ne pas se faire remarquer.

Après l'insouciance de l'enfance et le délire de l'adolescence (plus ou moins longue, selon les parcours), il faut bien, un jour ou l'autre, accepter le « principe de réalité » qui n'a rien d'un axiome mais qui est à la base de toute oppression, plus ou moins dure, il faut quand même l'avouer.

Fin de la récré !

Alors d'anniversaire en anniversaire, on voit s'écrouler tout ce en quoi on avait cru, en particulier sur les grandes choses qu'on pensait réaliser pour épater la galerie, ou même le monde entier.

Rentre dans le rang !

Une année de plus, c'est une année en moins, si on pouvait toucher les dividendes des souvenirs heureux.

Alors « Joyeux non anniversaire », pour citer Lewis Carroll qui avait compris l'absurdité du monde bien avant d'autres.

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