Juste une hypothèse sur l'existence des choses
rechab
J'ai crû que c'était le matin.
J'ai regardé ma montre.
Il est plus de 9 heures .
La météo n'en a rien dit
( on ne l'aurait pas crue ).
Ou bien ce serait un saut dans le temps .
La nuit s'en engouffrée dans le jour
a profité d'une brêche :
J'ai ouvert la fenêtre.
L'éclipse du temps s'est étendue
pendant la nuit,
et se prolonge
jusqu'à l'immobilité des choses.
Je distingue à peine les murs d'en face.
Le béton, les cheminées, d'autres fenêtres.
Elles portent un voile de deuil.
Aucune lumière.
Les lotissements sont bien là, obscurs.
Les immeubles ne présentent que des surfaces,
plantés au sol comme des esquisses de décor.
A peine plus noirs que le fond d'encre.
Les rues où rien ne circule.
Tout a été happé par le silence.
A la façon d'un Malevitch
qui aurait peint du noir sur du noir.
C'est bien le matin,
d'après l'heure ,
mais peut-on l'appeler encore comme ça ?
Le jour s'est perdu quelque part,
happé par l'infini,
- que sais-je ?
A moins que j'aie seulement rêvé:
un rêve de lumière, caressant les choses,
la pensée d'un astre,
( juste une hypothèse sur
l'existence des choses ),
que rien ne viendrait confirmer .
-
RC
· Il y a plus de 6 ans ·à propos de l'hypothèse sur l'existence des choses ou de leur réalité :
Ai-je douté du Centaure et de l’Ange
de l’assaut de la plume contre
la page blanche
et quand l’encre a coulé
ce bleu ce n’était pas celui
qu’un ciel aurait pu recueillir
faisait-il donc si nuit ?
je jurerais pourtant que je l’ai vu
bondir ce Centaure indomptable
et que l’Ange a frémi
Susanne Derève