Justice.

Christophe Hulé

Vanitas de Platas, tout est vain, tout est plat


Pardon pour ce jeu de mot pourri, j'en ai fait bien d'autres.

Ceux qui se souviennent sont bâillonnés, au sens figuré, les témoins étant, par définition, gênants.


- Veuillez signer votre déposition.

- Alors, combien de temps ?

- Plaît-il ?


Depuis tout ce temps, que de plaintes jetées au panier. Les dossiers empilés sont cathédrale.


- Les coupables, les victimes, les avocats des deux parties, sont morts depuis longtemps, prescription aggravée.

- Et vous trouvez ça drôle ?


- Votre procès jeune homme aura lieu dans, voyons … dans deux ans.

- Votre honneur, il y a eu mort d'homme.

- Cela ne m'a pas échappé, adressez-vous donc au Garde des Sceaux.

- Je me plaindrai en haut lieu !

- C'est exactement ce que je viens de vous dire.


- La partie civile s'agace !

- C'est c'la, vous débutez au barreau ?

- Et comment le savez-vous ?

- Laissez tomber, une intuition.


On se plaint depuis des lustres de la lenteur de la Justice, le nouveau Garde des Sceaux se vante de mettre un terme à cette force d'inertie.

Les justiciables se pressent dans l'antichambre, pour une audience sans espoir de lendemain.

Le Roi signent quelques décrets, depuis Brégançon, mais il faut bien respecter la théorie des trois pouvoirs.

Il faut quand même relativiser, des innocents ne sont plus dans l'attente, parfois des années durant, dans les couloirs de la mort.

Tout est relatif, qu'on se le dise.


- Que doit-on répondre aux récents propos de Houellebecq ?

- Vous ne trouvez pas qu'il ressemble de plus en plus à Céline ?

- Onfray n'est pas innocent dans cette affaire.

- Bon Messieurs, et, pardon, Madame la Première Ministre, on peut passer aux choses sérieuses.

- Le pouvoir d'achat ?

- Mais non, les sondages voyons !

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