Là, c'est moi qu'on enterre

Patrick Gonzalez

tableau Edward Hopper

Qui est cet inconnu qu'on recouvre de terre,
à peine entraperçu au bout du cimetière.
Ils ne sont guère nombreux, bien maigre aréopage,
pour assister cet homme qui s'en va en voyage.

Pas de pleurs, pas de cris, un silence poli,
même dieu qui somnole ne s'est pas dérangé.
A peine disparu et déjà oublié,
avec si peu d'amis il est mort d'ennui.

Sur la petite plaque, je regarde les dates,
arrivée et départ, on se croit à la gare.
Les années sont les miennes, que tout ça est bizarre,
Il ressemble à mon nom, ce nom écrit en hâte.

Mais putain, nom de dieu, là c'est moi qu'on enterre,
qu'est il donc arrivé, quel est donc ce mystère.
Me retrouver couché, pour servir de repas,
poète halluciné, à mes amis les vers.

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