La Clé

Je me souviens des nuits noires chancelantes.
Des orgies de sapins éclataient sur ma langue
Je crachais des rideaux d’épines souriantes
Qui se déroulaient sur chaque mur, sous chaque angle.

Je me roulais nu sur les parterres de vert:
Je n’étais blessé par rien. Au bout de mes doigts
Se pendaient des grenades sucrées, - des éclairs -
Que je dégustais quand Tout explosait en moi.

Un soir, la Clé au plafond s’est mise à descendre…
Je la fondais en moi - la fondais dans un nerf...
J’ordonnais ses secrets. Je bandais ses mystères.
Un soir, mon nerf au fond, s’est rompu à se tendre…

Et le matin m’a allongé dans la poussière.
La Stupeur, doucement, d’un bras m’a recouvert.
Mes ongles étaient des dents, mes poils des arêtes
Ou dansaient les Démons. Ma peau brûlait l’Enfer…

J’ai rampé... J’ai grimpé sur les bancs d’hérissons.
La fièvre peu à peu, a séché sur mon front...
Ma demeure, palais vide !, s’est remplie – a éclos.
Des jardins d’épines se sont mis à fleurir
A nouveau...