LA COUTURE DES SENTIMENTS

lena-siwel

Je t'ai vu, sous la lumière de ta lampe, faire les retouches… Un premier point dans le cœur, malhabile.

… Comment abandonner le malheur, puisqu'il te va, presque comme un gant.

 

Ta deuxième retouche a rallongé le fil de tes larmes, perles perdues dans l'océan de ta douleur. Un soupir… ajuster ta respiration… Te libérer du corset d'angoisse, comme ces petites mains de velours, sous les toits de Paris dans les maisons de couture qui font et défont la mode, la soie, la dentelle, le plissé.

 

Je voudrais éteindre ta lampe quand tu dors, me glisser dans les voiles de la nuit, sentir leur frôlement sur ma joue, avant de m'assoir en silence près de toi, et déplisser ton chagrin, l'aplatir, le faire disparaître.

 

… Enfin, créer pour toi de nouvelles pensées, gaies et toutes belles, dont je percevrais les contours dessinés sous tes paupières fermées.

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