La Dame Blanche
onizu-k
La première fois que je les ai vus
Forcément j'étais déjà seul
Ils gambadent toujours à l'imprévu
Vêtus de leurs propres linceuls
On a tous été un gosse
Perdu en pleine forêt
Bien épaisse et grasse
Agacé de ce qu'on aurait
Du faire pour les éviter
Comme de se retrouver face à soi même
Et quand ils nous entourent, entrain de léviter
On prend peur devant le phénomène
Ils nous suivent, ils nous perturbent
Alimentant le réel de nos pires cauchemars
Appuient sur le levier qui masturbe
L'irréel qui poursuit les couche-tard
Ils sont une présence invisible
A celui qui n'est pas concerné
Leur semblant d'absence est des plus risibles
Pour ceux qui ne les sentent pas, quand cerné
Par l'intrusion de leur ectoplasme
Tu te retrouves à bout de respiration
Commençant à suffoquer de spasmes
A laisser perler sa transpiration
Leur mère moi m'a toujours tracassé
Celle qui se balade en forêt dans sa tenue de neige
Les vieux de chez moi avaient le gout de jacasser
Sur le fait que certains auraient croisé sa lumière beige
Je vous parle de la fameuse Dame Blanche
Fumeuse croisant au hasard de la nuit les condamnés
La belle fait gore quand d'un coup elle enclenche
Sa fureur contre ceux qui se sont paumés
Depuis longtemps moi je niais son existence
Oubliant de chercher les preuves de son apparition
A croire que je n'accorde pas assez d'importance
Au fait qu'il faut y faire attention
A ne pas errer dans une forêt de jours, une forêt de nuits
Après s'être fait quitter au milieu d'une clairière
On s'aperçoit toujours trop tard qu'un faux rêve nuit
Quand la masse sombre transforme tout ce qui était encore clair hier
Et c'est la qu'elle m'est venue….
Soufflant sur mes frissons sous sa robe blanche
Se déplaçant pleine de grâce et de volupté
Envoutante à l'heure où les non sobres flanchent
Volante louve lovée à l'ovule voulue niée
J'aurais dû méfier quand je l'ai sentie me traverser
Son âme étant déjà morte, errante
Telle l'étoile éteinte laissant sa pure lumière se déverser
Et t'enveloppe de son aurore maternante
Et depuis elle hante, moi qui suis tout perdu tout pâlot
Mes jours sombres et mes nuits blanches énervantes
Dès que j'ouvre les yeux, elle m'aveugle de son halo
Impalpable deuil d'une présence si vivante
Dans mon souvenir d'avenir, nos enfants trônent
Bercés désormais par le spectre de la Dame Blanche
Je vous assure que je crois aux fantômes
Je les ai vu naître, avant l'avalanche.
Merci bcp... J'ai vu que tu étais de Poitiers... Viens donc sur nos scène sslam nous faire découvrir ta poésie
· Il y a environ 12 ans ·onizu-k
Très profond, d'une cruelle beauté, cette dame blanche, j'aimerai la rencontrer pour m'effrayer, et me frayer un chemin. Mon CDC du jour
· Il y a environ 12 ans ·Patrice Merelle