La DDE VI

Thomas Toledo

L’avion filait à une allure incroyable, vibrant sous l’effet de la vitesse...

L'avion filait à une allure incroyable, vibrant sous l'effet de la vitesse.

Bernard mettait tout son talent de pilote afin d'échapper à leurs poursuivants. En effet, un peu plus tôt, alors que nos héros étaient tapis dans un nuage, le bruit qui se faisait si faible au début se rapprochait, et bientôt Jacques avait aperçu une sorte de nuage de poussière qui s'avançait dans leur direction.

Con comme pas deux, l'ouvrier avait fait la très pertinente remarque :”Hooo, ya un gros nuage qui arrive!”, ce à quoi Bernard et M. Répondeur avaient répondu par un regard atterré devant tant de candeur. Car non, ce n'était pas juste un “gros poupoutougnou de nuage qui arrivait” : ce qui provoquait toute cette nuée c'était -et Bernard l'avait bien compris- un troupeau d'extremums. En cette période de l'année, les extremums parcouraient fréquemment les routes bornée, toujours en troupeaux. 
Il fallait donc être très prudent si l'on ne voulait pas finir à deux extrémités à la fois. 

Et cette fois-ci, nos trois héros semblaient en très mauvaise situation : bien que Bernard soit un excellent aviateur, les extremums possédaient une incroyable rapidité. De plus, entre l'avion et le troupeau courait un malheureux diagramme en boîte à moustache, tentant d'échapper à ses prédateurs, ce qui ne faisait qu'exciter encore plus la meute. Non, vraiment, on ne pouvait pas dire que nos trois amis vivaient une époque formidable. Et alors que tout semblait perdu, que les extremums étaient sur le point d'attraper leurs proies tandis que ces dernières essayaient vainement de les semer parmi les intervalles, M. Répondeur vit quelque chose au loin qui capta son attention. Aussitôt, il réagit.


-Bernard, mon poulet, attention!
-Qu'y a-t-il M. Répondeur, mis à part le fait que vous veniez de m'appeler “mon poulet”?
-Droit devant vous, un champ de vide!
-Mais je ne vois ça nulle-part voyons…
-Et bien justement, FONCEZ-Y!


Bernard Joulon comprend alors d'un seul coup. Il met les gaz tandis que Jacques, guidé par l'huclain, creuse la distance avec les extremums à l'aide de banderoles de signalisation sans se soucier du diagramme qui court pour sauver sa peau -parce que bon, les élucubrations de l'auteur à la longue, ça va hein. Soudain, dans un fracas assourdissant, l'avion s'arrête en catastrophe au milieu d'un champ de vide. De la carcasse encore fumante, Bernard sort en défonçant la porte d'un bon coup de pied, suivit de près par Jacques. Puis finalement nos trois amis mettent pied à terre et regardent autour d'eux le vide environnant. Ca y est. Il y sont finalement arrivé. Ils sont à Nulle-Part. Reste à savoir comment sortir de ce champ de vide sans tomber. Jacques se met donc à scruter l'horizon à l'aide de son plot, tandis que Bernard et M. Répondeur réparent l'avion.

À suivre en haut débit.

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