La douce musique de nos belles années...
celinero
La rentrée, un nouveau Kraken, un nouvel article… Oui mais sur quoi ? Quand on est A3 (i.e. en dernière année), le compte à rebours de l'entrée dans la vie active est lancé, et je ne vois pas quelle broutille je pourrais encore pondre pour mon poulpe préféré. Je ne peux m'empêcher d'entendre sonner le glas de mes plus belles années. Enfin, voilà ce que j'entends quand certains potes ont un coup dans le nez. Personnellement, je n'ai jamais pu me résoudre à l'idée que les plus belles années de ma vie seraient entre quinze et vingt-cinq ans, et que le reste ne serait qu'un long fleuve tranquille prenant son lit sur les braises de ma jeunesse flamboyante. Eurk ! Ce lyrisme pseudo nostalgique m'a toujours donné la nausée. Et pourtant, quand la neuroscience s'y met, c'est une autre affaire.
Ces soirées-là ! Han han, han han, on drague on mange, toi-même tu sais pourquoi !
Grâce aux techniques d'imagerie médicale toujours plus sophistiquées, des chercheurs ont pu montrer un lien, mesurable physiquement, entre la musique de notre enfance/adolescence et les informations envoyées à notre cerveau. Ils ont pu montrer que si les chansons qui ont marqué notre adolescence nous procurent un réel plaisir quand nous les réécoutons, ce n'est pas seulement un effet psychologique de nostalgie, mais que physiquement notre cerveau reçoit ces informations et relâche un joli bouquet d'hormones aux noms compliqués parmi lesquelles se trouve la dopamine (une neurohormone assez chouette que je vous laisse découvrir sur Wikipédia parce que je n'ai droit qu'à 400 mots). En gros, c'est un peu comme si notre cerveau avait imprimé un résidu de ces musiques et quand nous les réécoutons elles déclenchent en lui l'ouverture des vannes, et il relâche toutes ces hormones chargées de nous faire nous sentir bien. Nous associons donc ce plaisir ressenti au passé, et les musiques de notre adolescence, même les plus honteuses que l'on n'écoute qu'avec des écouteurs (« Partir un jouuuur… »), sonnent plus doucement à nos oreilles que les succès commerciaux actuels. Est-ce à partir de ce moment-là que l'on devient des vieux cons et que l'on considère notre jeunesse comme la plus belle époque de notre vie ? Il y a peut-être un lien. Tout ce que je sais, c'est que je fredonne avec plaisir et beaucoup de second degré Kyo, K-Maro et Tragédie, alors que je vomis sur Tal et Indila (entre autres) quel que soit le degré.
Est-ce que tu m'entends hé ho ! Est-ce que tu me sens hé ho ! S'te plaît, répond-moi, hé ho ho ho ouh ho ouh ho ho !
M'enfin, si notre notre cerveau imprime les musiques de notre enfance et de notre adolescence, et qu'en vieillissant nous leur trouvons un intérêt grandissant, j'ai peur pour mon avenir de retraitée. Je n'aurais peut-être pas dû autant écouter Rihanna, James Blunt ou encore Billy Crawford au collège…
Keep on trackin' me...
(Pour plus de précisions scientifiques, vous pouvez retrouver les liens vers les études qui ont été menées sur le sujet dans les articles de Slate.fr : « Les enfants ont-ils une connexion émotionnelle avec la musique de leurs parents ? » et « La joie qui nous assaille en réécoutant nos chansons préférées n'est pas juste un phénomène culturel: c'est une commande neuronale. »)
Sympaaaaa! & C'te musique, Dernière danse... J'ai un flot de dopamine là!
· Il y a environ 10 ans ·dreamcatcher
Merci, ça fait du bien hein ?! =)
· Il y a environ 10 ans ·celinero
Tellement
· Il y a environ 10 ans ·dreamcatcher
Intéressant. Personnellement la musique que j'écoutais lors de mon adolescence me fait toujours un certain effet lorsque je la repasse aujourd'hui. J'ai aussi tendance à trouver ces morceaux géniaux alors qu'ils n'ont objectivement rien de spécial.
· Il y a environ 10 ans ·Yassine Elamine
La magie des neurohormones =)
· Il y a environ 10 ans ·celinero